Wednesday, August 07, 2013

Madagascar, le futur paradis des mafias


Mercredi, 07 Août 2013 
Hier, nous avons relaté dans nos colonnes la suspension du service de renseignements financiers Samifin du groupe EGMONT, la plateforme internationales d’échanges et de coopération entre ces services financiers. Et ce, à cause de la suspension de la soumission du projet de loi contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée sur ordre direct du président de la Transition Andry Rajoelina. Des techniciens du ministère de la Justice se sont en effet interrogés sur les raisons qui ont poussé le patron de la Transition à prendre une telle décision, alors que le conseil des ministres l’a déjà avalisée…

Pour des observateurs spécialisés en matière de la lutte contre le blanchiment d’argent, la suspension du Samifin du groupe EGMONT aura pour conséquence immédiate la catégorisation de Madagascar comme « paradis » pour les organisations mafieuses qui veulent blanchir de l’argent sale. Certes, les services de renseignements financiers étrangers peuvent toujours prendre connaissance des transferts de flux financiers vers Madagascar, mais ils n’auront plus de contact officiel avec les autorités malgaches pour la répression…

De son côté, le Samifin ne disposera plus des moyens pour tracer et surveiller les transferts ou les fuites de capitaux à l’étranger car le Samifin de Jean Claude Razaranaina n’aura plus de contact avec les services de renseignements financiers étrangers… Une opportunité aussi pour les sociétés servant de façades financières pour les organisations terroristes et trafiquants de drogues de blanchir des capitaux douteux et de les transférer dans des banques étrangères pour entrer dans des circuits financiers légaux… Les opérations commerciales ou financières des honnêtes pourront en faire le prix !

Riche en produits miniers et en ressources naturelles, Madagascar est une opportunité pour les organisations mafieuses de recycler les produits des trafics illicites en tout genre. Un ressortissant soudanais, selon des services de renseignements étrangers ayant des antennes à Antananarivo, serait déjà en train de collecter des produits locaux pour les exporter sur des marchés étrangers et d’en tirer profit. Pour ces services de renseignements, les fonds de ce soudanais proviendraient du Soudan où transitent les produits de la piraterie maritime des organisations proches du groupe islamiste Shebab, également proche d’Al Qaïda. Mais, d’autres organisations exploiteraient aussi ce réseau pour recycler les produits du trafic de drogue dans le Sahel déstabilisé par le conflit libyen, malien, tunisien, …
Concernant toujours le produit de la cocaïne et de l’héroïne, de l’argent sale lié au réseau exploitant ces produits interdits injecteraient d’importantes sommes d’argent dans des organisations cultuelles (les sectes). Bénéficiant de la largesse  fiscale accordée aux organisations cultuelles, sous prétexte de fructifier les dîmes, ces sectes sont en train de recycler de l’argent sale à travers des sociétés fictives…

Depuis plusieurs années, des services de renseignements étrangers suspectent la circulation de l’argent du terrorisme dans le circuit financier malgache. Des virements suspects et réguliers de fortes sommes d’argent depuis l’Indonésie et la Malaisie à destination de Madagascar ont été remarqués par les renseignements étrangers. Comme ces deux pays sont aussi sur la liste des pays pouvant accueillir des extrémistes islamistes, les services de renseignements occidentaux continuent de surveiller en vue d’identifier le réseau financier et partant de s’assurer s’il s’agit ou non  d’un réseau islamiste… 



La défaillance du Samifin et l’inexistence des services de renseignements en matière financière dans la partie orientale du continent africain (à l’exception de Madagascar, de la Tanzanie et du Kenya qui commence à mettre en place son service de renseignements financiers) rend l’Afrique orientale vulnérable aux opérations financières douteuses. Aussi, la partie orientale de l’Afrique pourrait devenir un paradis  fiscal des trafiquants en tout genre.



Lambo T. Source La Gazette de La Geande Ile

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