Saturday, August 31, 2013

Frappes occidentales : l'Iran promet des réactions "au-delà" de la Syrie



Le convoi des experts de l'ONU à l'aéroport de Beyrouth, le 31 août 2013.
Le convoi des experts de l'ONU à l'aéroport de Beyrouth, le 31 août 2013. | AP/Hussein Malla

Après le départ de Syrie, samedi 31 août, des experts de l'Organisation des Nations unies, le chef des Gardiens de la révolution iraniens, l'armée d'élite du régime allié de Damas, a qualifié d'"illusion" l'idée qu'une intervention militaire occidentale pourrait être circonscrite aux frontières de la Syrie. Le commandant Mohammad Ali Jafari, cité par l'agence Isna, annonce "des réactions au-delà de ce pays". Les services de sécurité syriens attendent, eux, une frappe occidentale "à tout moment."
Une "fenêtre d'opportunité" pour d'éventuelles frappes s'est maintenant ouverte, selon les experts – malgré l'opposition à une intervention militaire de Londres, Moscou et Pékin –, et les présidents américain, Barack Obama, et français,François Hollande, veulent adresser un "message fort" au régime du président Assad, qu'ils tiennent pour "responsable" de l'attaque du 21 août dans la banlieue de Damas. 

Cette attaque a fait 1 429 morts, dont 426 enfants, selon un rapport du renseignement américain rendu publie vendredi. L'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation non gouvernementale installée à Londres, a publié un nouveau bilan provisoire faisant état de plus de cinq cents morts.

L'analyse des échantillons collectés par les experts de l'ONU pourrait prendre jusqu'à deux semaines, a annoncé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, cité par des diplomates, lors d'une réunion à huis clos avec les membres permanents du Conseil de sécurité.


Les analyses des échantillons recueillis par les experts de l'ONU pourraient prendre jusqu'à deux semaines.

Le président russe, Vladimir Poutine, a assuré samedi que les accusations d'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien étaient "une absurdité totale"et il a demandé aux Etats-Unis de fournir des preuves de leur emploi. M. Poutine propose que le sommet du G20 de  Saint-Pétersbourg, les 4 et 5 septembre, auquel M. Obama doit participer, soit l'occasion de discuter de la crise syrienne.

RÉFUGIÉS AU LIBAN
Les ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe se réuniront dimanche au Caire pour parler de la Syrie. Le vice-secrétaire général de l'organisation panarabe, Ahmed Ben Helli, a précisé que cette réunion prévue mardi avait été avancée à dimanche en raison des développements du dossier syrien.
A la suite des experts de l'ONU, un flot ininterrompu de familles syriennes a traversé le poste-frontière libanais de Masnaa, fuyant la violence et les menaces de raid américaines. L'exode n'est pas massif – seuls ceux qui ont un moyen de transport et de l'argent prennent la route –, mais c'est un afflux régulier de voitures surchargées, passagers hagards et coffres ouverts débordant de sacs et de valises.
Plusieurs pays ont conseillé à leurs ressortissants d'éviter de se rendre au Liban en raison de sa proximité géographique avec la Syrie. Selon une source au sein des services de sécurité, environ quatorze mille personnes, principalement des Européens, ont quitté ce pays au cours de la seule journée de jeudi.

Cependant, le président américain Barack Obama a pris le monde par surprise samedi 31 août en annonçant sa décision d'engager des frappes contre la Syrie, mais pas avant un feu vert du Congrès, écartant ainsi une action militaire à court terme. Une déclaration d'autant plus surprenante qu'elle est intervenue juste après que la Syrie a déclaré que son armée était "mobilisée", le "doigt sur la gâchette" face à l'éventualité d'une frappe. Les alliés russe et iranien de Damas avaient même renouvelé leurs mises en garde aux Etats-Unis.
  • Débat au Congrès dès le 9 septembre
Ce changement de direction soudain traduit la volonté de Barack Obama degagner du temps et des soutiens avant de s'engager dans ce conflit, au risque d'apparaître indécis et hésitant dans sa gestion des conflits internationaux.Les auditions parlementaires au Sénat américain sur le projet d'autorisation de l'usage de la force en Syrie débuteront la semaine prochaine, a annoncé samedi le chef de la majorité démocrate, qui a promis un vote la semaine du 9 septembre.Les auditions seront organisées par la commission des affaires étrangères de la chambre haute du Congrès, et de hauts responsables de l'administration y participeront.La Chambre des représentants, dominée par les républicains, débutera quant à elle les débats le 9 septembre, jour initialement prévu pour leur rentrée, a annoncé son président, John BoehnerPlusieurs représentants ont exprimé sur Twitter l'urgence qu'il y avait à réunir la Chambre au plus vite, à l'image du démocrate Adam Schiff : "J'ai demandé au speaker de nous rappeler, il est essentiel que nous ouvrions le débat immédiatement."



Source Le Monde



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