Sunday, July 14, 2013

Madagascar : Un miracle ou le chaos ?


Joaquim Chissano et sa troupe  ont rendu visite à Albert Zafy à Ivandry, hier
Joaquim Chissano et sa troupe ont rendu visite à Albert Zafy à Ivandry, hier
La délégation du Groupe international de contact (GIC) aura à dresser un bilan de sa mission. Pourtant, plusieurs clignotants virent au rouge pour la sortie de crise. 
L'irrépara­ble est-il en train de s'accomplir Les bribes d'informations qui filtrent des consultations menées par la délégation du Groupe international de contact (GIC) semblent tendre vers l'absence de consensus accepté par les parties malgaches et la communauté internationale, en vue de sortir de la crise.
« Rien ne bouge. C'était un dialogue des sourds », a déclaré Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, hier à Faravohitra. C’est ainsi qu’il a résumé la rencontre de Lalao Ravalomanana, la candidate de sa mouvance, avec les membres de la délégation dépêchée par le GIC, en présence des ténors de la plateforme pendant deux tours d'horloge.
Le président du Congrès a indiqué que la délégation « a réitéré la position qu'il avait affichée depuis le début de sa mission », s'appuyant sur le communiqué de la réunion du GIC, le 26 juin à Addis-Abeba. Il a rapporté l'avertissement brandi par la communauté internationale « de ne pas soutenir le processus électoral en cas de maintien des trois candidats [Lalao Ravalomanana, Andry Rajoelina, président de la Transition, et l'ancien président Didier Ratsiraka] à la présidentielle », au-delà des sanctions ciblées.
Malgré cela, les trois candidats incriminés ont confirmé leur candidature en guise de réponse à cette annonce. Lalao Ravalomanana, par le biais de Mamy Rakotoarivelo, et Didier Ratsiraka ont réitéré leur position. « Notre candidate remplit les conditions d'éli­gibilité. Pourquoi en faire un bouc émissaire », s'est interrogé le président du Congrès. Il a « déploré des contradictions » dans la position de la communauté internationale et le fait de « lier le sort de Lalao Ravalomanana à d'autres cas ».
De son côté, un collaborateur d’Andry Rajoelina a rappelé que ce dernier a conditionné son retrait au désistement des deux au­tres candidats ciblés par la communauté internationale.
La délégation du GIC composée, entre autres, de Joaquim Chissano, médiateur de la Communauté de développement de l'Afrique australe, ou encore de Ramtane Lamamra, commissaire à la Paix et à la sécurité de l'Union africaine, multiplie les contacts pour mieux faire passer le message de la communauté internationale. En vain, du moins pour l'instant. Tour à tour, elle a rencontré les quatre chefs du Conseil œcuménique des églises chrétiennes (FFKM) les deux anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy, l'épou­se de l'ancien président, Lalao Rava­lomanana, avant de boucler par un nouveau rendez-vous avec le président de la Transition.
Créativité attendue
Les opportunités de porte de sortie au blocage actuel ne semblent pas bien engagées. « La délégation du GIC indique qu'elle soutient l'initiative du FFKM. Mais elle admet le peu d'espoir qu'elle accorde à la réussite du projet », a déploré Mamy Rakotoa­rivelo. L'absence d'avancée dans le règlement du retour de Marc Ravalomanana matérialise cela.
Ramtane Lamamra avait laissé entendre qu’il attendait la « créativité des parties malgaches » à son arrivée à Ivato. Mais les divergences de point de vue entre les 41 candidats ne simplifient pas non plus la situation. Une partie du « Collectif des candidats » qui s’est fissuré, milite pour le retrait des trois prétendants à la course à la magistrature suprême.
Les divergences persistent sur la voie à suivre, sans qu'il y ait une concertation pour trouver un consensus. Certains relancent l'idée de tenir en premier lieu les législatives, tandis que la mouvance Albert Zafy milite pour une élection constitutionnelle tout en menaçant de recourir à la manière forte afin d’arriver à ses fins.
L'équipe du GIC devrait s'exprimer aujourd'hui sur le bilan de sa mission. « Nous espérons un miracle », a aspiré Béatrice Atallah, présidente de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition.
Le temps ne joue pourtant pas en faveur d'une sortie de crise acceptée par tous. Béatrice Atallah avait alerté sur la nécessité de trouver une solution politique « avant le 24 juillet », avec ou sans marge de précaution, pour éviter le risque d'hypothéquer les chances de tenir une élection cette année. 
Iloniaina Alain de l'Express de Madagascar

No comments: