Sunday, October 28, 2012

Toamasina : menace sur Ambatovy



Samedi, 27 Octobre 2012  
Alors qu’il n’a pas encore vendu un kilo de ses productions, le complexe minier d’Ambatovy est déjà menacé de fermeture. Des soit-disant anciens employés utilisés pour la réalisation du projet donnent, en effet, à la société jusqu’au 5 novembre prochain pour payer une indemnité de 30 millions de francs par personne sous peine de fermeture des usines. A priori, ce groupuscule aura du mal à exécuter sa menace. Le discours entretenu dans la ville de Toamasina sur cette revendication et d’autres affaires appelle toutefois à  la vigilance.
Légalement, aucun travailleur ne peut demander réparation auprès d’une société avec laquelle il n’a pas été lié par aucun contrat. A Ambatovy pourtant, des individus se disant employés des nombreuses sociétés sous-traitantes exigent du projet de leur payer des indemnités de licenciement après la fin des travaux pour lesquels ils ont été engagés par les sous-traitants.
En réalité, il ne s’agit que d’un prétexte car sur le sort des travailleurs ayant œuvré pour la réalisation des travaux, le consortium Sherritt a déjà pris des mesures même si aucun règlement ne l’y oblige. Il y a d’abord le volet AIDE (appui et initiative pour les démobilisés) dans le cadre duquel un ancien travailleur reçoit une pécule entre 40 et 60 000 ar par mois durant une certaine période suivant la durée de la présence sur le projet, chaque salarié ayant travaillé au sein d’un sous-traitant étant bénéficiaire de cet appui. Il y a aussi la création du  Bureau de redéploiement de la main-d’œuvre qui comme son nom l’indique, est chargé du placement des anciens salariés ayant travaillé sur le projet.
Au sein de l’association Fitama ni du côté d’un certain Riri de son vrai nom Henri Rakotomalala qui conduisent ce mouvement, on n’entend pas parler de ces initiatives. S’ils avaient déclaré que le volet AIDE ne leur satisfaisait pas, on aurait peut-être interprété d’une autre façon leur agissement. Mais là, ils affirment de but en blanc qu’« il faut fermer le projet Ambatovy car il ne profite pas aux natifs de Toamasina ».
La phrase fait peur. Aux initiateurs du projet mais aussi à tout citoyen malgache digne de ce nom. Elle fait peur parce qu’elle vient surtout d’un personnage qui a marqué la période trouble du pays en 2002. Henri Rakotomalala, il s’agit de lui en effet, était à la tête du mouvement des jeunes dénommé « Zatovo » qui avait soutenu l’Amiral Didier Ratsiraka. Les tentatives menées actuellement pour la réconciliation nationale et l’amnistie interdisent de rappeler des faits malheureux de la crise post-électorale de 2002. Le risque provoqué par les discours régionalistes, surtout dans le contexte actuel, est cependant trop grand pour ne pas rapporter les sombres projets du Fitama et des Zatovo de vouloir contrôler le port de Toamasina, les Douanes, la Chambre de commerce sous le slogan « tsisy miala aketo niany » ( « j’y suis, j’y reste »).
Ce slogan a été adopté après que la ministre du Commerce ait décidé de limoger le président du comité ad hoc spécial de la Chambre de commerce de Toamasina et de le remplacer par une autre personne non originaire de la ville. Mais le mouvement s’est surtout activé après le déplacement du président de la Transition pour le démarrage de l’exploitation d’Ambatovy. Cette visite dans la capitale betsimisaraka a été l’occasion pour Andry Rajoelina de séduire Toamasina en annonçant une kyrielle de projets dont la réhabilitation de la rue et de la voirie de Tanamakoa ainsi que des marchés, la construction d’un stade aux normes internationales à Barikadimy et du nouveau centre hospitalier sans parler de la rénovation de l’hôtel de ville.
Ces projets n’étaient pas au goût de certains qui crient à la tricherie électorale. Ces derniers appréhendent également que les 25 millions de dollars alloués par le consortium Sherritt pour les projets sociaux ne soient utilisés à des fins électorales par le clan de M. Rajoelina.
Bref, c’est pour des objectifs purement politiques que Riri et consorts veulent la fermeture d’Ambatovy et, créer également un climat délétère à Toamasina. Heureusement que la ville ait un prétendant à la Magistrature suprême en la personne de Roland Ratsiraka. Espérons qu’il a suffisamment de pouvoir et de crédibilité pour convaincre les Zatovo et autres Fitama d’être plutôt fiers d’un aussi grand patrimoine qu’est Ambatovy qui offre d’ailleurs des avantages particuliers à de nombreux jeunes bacheliers de Toamasina lesquels sont formés pour assurer la relève. Qui parle de fermeture ?
Salomon Ravelontsalama
 

Cobalt d’Ambatovy : victime de sa renommée
Le cobalt d’Ambatovy sera commercialisé au début du mois de décembre. Le projet a signé un contrat avec une firme britannique pour sa commercialisation, indique une dépêche de Resource Investing News. Mais à lire cette dépêche, le cobalt d’Ambatovy est victime de sa renommée.
Les cours du colbalt ont, en effet chuté, la mi-octobre après que l’annonce de la mise sur le marché de la production malgache ait été annoncée. D’après les courbes du marché du London Metal Exchange, les cours ont chuté d’environ 1000 dollars la tonne pour se situer à environ 25 000 dollars.
En apportant les déclarations de Mark Plamondon, président de Sherritt et CEO du projet, selon lesquels « Ambatovy n’exporte pas des matières premières ni des produits non finis contrairement aux divers projets miniers en Afrique », la dépêche semble expliquer cette baisse des cours à la qualité du produit d’Ambatovy.
En réalité, il y a aussi le fait que la demande est faible à cause de la morosité mondiale dont plus particulièrement la Chine. « Les commerçants sont inquiets que plus de cobalt entre dans un marché déjà saturé à une période économique difficile », indique-t-on. Selon l’organisme américain Geological Survey, la production mondiale de cobalt en 2011 était de 98.000 tonnes environ. La production d'Ambatovy qui est de 5.600 tonnes par an, ne représente donc que  5,7 pour cent de la production mondiale.
 


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