Sunday, July 01, 2012

Yaourt et intestins

Comment la flore intestinale réagit aux probiotiques du yaourt

Les publicités ont beau vanter les mérites des yaourts avec probiotiques, leurs effets sur les microbes intestinaux et la santé ne sont toujours pas connus.
Une nouvelle étude sur des jumeaux et sur des souris montre que la consommation quotidienne de yaourts ne modifie pas beaucoup la constitution microbienne des intestins mais qu'elle induit bien un changement dans la manière des bactéries de métaboliser les sucres. Dans leur expérience, Jeffrey Gordon et ses collègues se sont penchés sur le microbiome intestinal de sept paires de jumeaux et de souris qui s'étaient alimentées durant quatre mois avec un type donné de yaourt. Les souris étaient élevées en contexte stérile et dans des conditions où les seuls microbes qu'elles hébergeaient étaient les 15 membres d'une communauté microbienne typique de l'intestin humain. Les chercheurs ont analysé la composition bactérienne et les profils d'expression génétique spécifique des communautés bactériennes chez l'homme comme chez l'animal avant, pendant et après la consommation du yaourt.
L'équipe a trouvé que dans les deux cas cette consommation ne faisait pas changer les espèces ou les gènes des communautés bactériennes. En revanche, une analyse plus approfondie de l'expression génétique des bactéries intestinales ainsi que des métabolites contenus dans l'urine des souris a révélé des changements marqués dans de nombreuses voies métaboliques, notamment celles en rapport avec le traitement des sucres. Bien qu'il ne soit pas encore clair si le fait de manger un yaourt par jour prévient toute visite chez son médecin, ce travail dévoile que les aliments probiotiques pourraient avoir des effets discrets et complexes sur notre flore intestinale et que ceux-ci méritent d'être étudiés plus avant.
Article : The Impact of a Consortium of Fermented Milk Strains on the Gut Microbiome of Gnotobiotic Mice and Monozygotic Twins par N.P. McNulty, T. Yatsunenko, A. Hsiao, J.J. Faith, B.D. Muegge, A.L. Goodman, A.E. Duncan, A.C. Heath, J.I. Gordon de la Washington University School of Medicine à St. Louis, MO; B. Henrissat du CNRS à Marseille, France; R. Oozeer, S. Cools-Portier, G. Gobert et C. Chervaux de Danone Research à Palaiseau, France; D. Knights, C.A. Lozupone et R. Knight de l'Université du Colorado, Boulder à Boulder, CO; R. Knight de l'Howard Hughes Medical Institute à Boulder, CO; A.E. Duncan de l'Université Washington à St. Louis, MO; J.R. Bain; M.J. Muehlbauer et C.B. Newgard du Duke University Medical Center à Durham, NC; A.L. Goodman de la Yale School of Medicine à New Haven, CT.

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