Trafic d’or à Ivato : Karàna, co-pilote et officier mis en cause dans l’affaire

Lundi, 02 Juillet 2012

Un malentendu entre le passeur et le convoyeur a fini par l’interpellation de ces derniers à l’aéroport d’Ivato. Un co-pilote, un karàna et un officier de la gendarmerie sont pointés du doigt. Alors que l’enquête sur le trafic d’or pesant 50 kg, acheminés sur Moroni, n’a pas encore abouti, un autre cas du genre s’est produit à Ivato vendredi dernier. Un ressortissant karàna et un co-pilote de la compagnie Air Madagascar sont actuellement entre les mains des forces de l’ordre. Les faits. Le ressortissant indopakistanais a été parmi les passagers du vol régulier d’Air Mad à destination de Nairobi. « Aucune incidence n’a été constatée durant ses fouilles. Il n’a d’ailleurs enregistré aucun bagage. Il a suivi toutes les consignes indiquées jusqu’à l’embarquement proprement dit. Le karàna a été parmi les premiers passagers embarqués dans l’appareil. Après avoir attendu quelques temps, il est descendu de l’avion pour rejoindre le bureau de la police » a-t-on appris d’une source aéroportuaire. Une fois devant les hommes de la police de l’air et des frontières (PAF), il a avoué qu’un trafic d’or est en train de se produire. « L’opération a tourné court lorsque la mallette contenant les 20 kg d’or ne lui a pas été passée comme prévu. Jusqu’à preuve du contraire, le passeur est le co-pilote de l’appareil ou le karàna a été embarqué. Pris de panique que la ‘marchandise’ aurait été détournée, il a décidé d’anticiper pour tout dévoiler à la police » selon une autre source généralement informée. Une enquête préliminaire a été ouverte par la PAF à l’encontre de ce convoyeur, lui-même transmis à la direction de la police à Anosy dans la soirée du vendredi. Des aveux. Dans ses aveux, il aurait fortement pointé du doigt le co-pilote H.E de passeur et un officier de la gendarmerie de complice. A Ivato, les bruits courent que ce dernier est le frère cadet d’un général de la gendarmerie, encore opérationnel. Bien que les soupçons pèsent lourdement sur cet officier d’Ivato. Etrangement, aucune interpellation n’a encore été faite sur sa personne. Le co-pilote, quant à lui, a été interpellé à son retour à Ivato, le lendemain de l’événement. Ce dernier à son tour, aurait dénoncé l’officier de la gendarmerie. Le trafic d’or, une nouvelle forme de pillage de patrimoine, mérite d’être traité au sérieux. Avec le mutisme des autorités sur le sujet, la transparence des enquêtes inquiète. Enième cas de trafic à Ivato et le public ne sait pratiquement rien sur les cerveaux de ces actes mafieux. Quid du sort des mauriciens et du karàna arrêtés en possession de 70 kg d’or (en tout) à Moroni ? Quid du meurtre d’un steward, un présumé passeur ? Ou est placé actuellement l’or saisi ? Pour ces quelques questions, les autorités auront à y répondre de vive voix au nom de la transparence. En tout cas, les aveux en série du karàna devant ses enquêteurs sont en mesure d’apporter plus de lumière aux limiers, des éléments mixtes. Il est temps pour le gouvernement de briser l’omerta puisque avec ces trafics illicites en série, le silence n’est plus… d’or.