Wednesday, May 30, 2012

Corsair International a terminé l’exercice 2011 – 2012 avec un résultat négatif.

Réaménagement de sa flotte avec comme ambition affichée de séduire la clientèle affaires tout en conservant les passagers qui ont fait son fonds de commerce attirés par la politique tarifaire, Corsairfly devenue Corsair International fait évoluer son modèle économique avec une contrainte qui pèse sur l’ensemble des compagnies aériennes l’explosion du coût du kérozène. Pascal Gardin, directeur commercial de la compagnie s’explique.

Corsair International a terminé l’exercice 2011 – 2012 avec un résultat négatif. Comment la destination Réunion a-t-elle impacté ce résultat ?
P.G. : L’impact sur les résultats de Corsair sont liés à la flambée du prix du kérozène. Pour le premier semestre, le coût supplémentaire lié au carburant est de 20 millions d’euros par rapport à l’année dernière. Face à cela nos performances commerciales sont plutôt bonnes. Le taux de remplissage sur la Réunion pour le premier semestre (77%) est en progression de 1 point. Par rapport à l’année dernière, il atteint même 79% en avril. Malgré une baisse de l’offre de l’ordre de 5% sur le premier semestre nous avons 4% de passagers en plus. Sur l’ensemble de nos lignes, le chiffre d’affaires a progressé de 18% au premier semestre.
Où en êtes-vous de la restructuration de la compagnie ?
La phase de transformation entamée il y a dix-huit mois se poursuit. Nous avons défini un plan stratégique et nous sommes en phase avec notre calendrier puisque nous attaquons la rénovation de nos appareils (voir encadré). Deux fondamentaux demeurent : l’évolution de notre programme avec le passage à des vols quotidiens de nuit en abandonnant les vols province depuis plus d’un an et le choix de devenir une compagnie régulière. Le trafic avec l’offre TGV Air fonctionne très bien. Nous avons conservé des parts de marché assez fortes au départ de la province. Notre actionnaire TUI est solide. Il vient de recapitaliser la compagnie à hauteur de 210 millions d’euros. C’était prévu dans le plan de marche et cela a été fait le 9 mai dernier. La stratégie de Corsair s’en trouve validée. Nous avons pu financer la reconfiguration de la flotte et financer deux nouveaux Airbus A330. Comme tout actionnaire, TUI attend des résultats. Ceux que nous présentons montrent que nous sommes sur la bonne voie. L’engagement vis à vis de notre actionnaire est toujours le même : retour à l’équilibre fin 2013.
Un accord semblable à celui que vous avez passé aux Antilles avec Air Caraïbes est-il envisageable avec Air Austral ?
Tout est imaginable. Pour l’instant nous n’avons aucun contact avec Air Austral ni avec aucune autre compagnie. Ceci dit, tout est discutable dans le transport aérien.
Air Austral annonce à partir du mois d’octobre deux vols quotidiens sur Paris en remplacement de ses vols vers la province.
N’y a-t-il pas un risque de surcapacité ?
La question de la surcapacité peut se poser. Nous verrons les programmes des différentes compagnies. Cela va être assez difficile d’avoir une évolution très forte du nombre de sièges sur l’axe Paris – Réunion. Tout dépendra également de la tendance du marché. Ce qui est certain, c’est que nous ne bougerons pas. On est présent et on continuera à être présent. Nous maintiendrons un vol quotidien. Nous ajusterons les capacités en fonction des périodes en utilisant l’A330 ou le B.747.
Cette augmentation de l’offre peut-elle entraîner des baisses de tarifs ?
Aujourd’hui l’environnement économique avec l’envolée du prix du pétrole donne des limites à la tarification à la baisse. Nous avons toujours été dans une logique d’offrir les meilleurs tarifs. Nous resterons dans cet état d’esprit mais nous ne pouvons pas méconnaître les surcoûts liés au pétrole. Une forte baisse des tarifs sur la Réunion ne serait pas tenable et ne serait pas sans conséquences pour la compagnie qui s’y risquerait.
Vous alignerez-vous sur les augmentations tarifaires que viennent de décider Air France et Air Austral ?
La question des 40 euros est en discussion actuellement mais il est fort probable que nous suivions dans les mêmes proportions d’ici juin cette augmentation tarifaire pour une raison de surcoût liée au kérozène.
Air France a repris le leadership sur l’axe Paris – Réunion. Quelles sont les ambitions de Corsair International ?
Notre ambition ne s’exprime pas en part de marché. Elle s’exprime en qualité d’offre pour le client et en rentabilité pour la compagnie. On ne veut pas être les plus gros, on veut être les meilleurs. La part de marché est un indicateur à relativiser.
S’agissant des dessertes de Mayotte et de Maurice, comment vont-elles évoluer ?
Notre stratégie de desserte de Mayotte, Madagascar et Maurice reste inchangée. Sur Mayotte, nous sommes à 89% de remplissage. Nous passerons de deux à quatre fréquences en juin toujours appuyées sur Antananarivo. Sur Maurice nous avons 86% de taux de remplissage et trois fréquences en direct
Alain Dupuis

No comments: