Saturday, April 21, 2012

Vaincre sa timidité

La timidité est un trouble bénin que beaucoup apprennent à surmonter naturellement. Mais quand elle finit par nous empoisonner la vie, qu’elle provoque des souffrances sur le plan physique et émotionnel, la timidité devient un problème de santé qu’il faut soigner, avant qu’elle ne mène à l’isolement ou à la dépression… Chacun, dans sa vie, doit affronter des situations particulièrement intimidantes (passer un examen, prendre la parole en public, engager la conversation avec des inconnus…). Généralement, le temps et l’expérience finissent par faire disparaître cette gêne. Mais quand elle devient chronique et généralisée, la timidité est plus difficile à gérer. Les origines lointaines de la timidité Il existe, sans doute, autant de timidités qu’il existe de timides. Il faut bien souvent remonter à l’enfance pour en trouver la source. Un enfant qui a grandi dans un contexte familial trop protégé, s’est senti étouffé ou exclu dans un environnement adulte, ou encore un enfant en manque d’affection ou de compréhension, qui a subi des conflits familiaux. Bref, un individu fragilisé émotionnellement sera plus particulièrement enclin à souffrir de la timidité au cours de sa vie. Bien sûr, échec scolaire ou déménagements intempestifs n’arrangent en rien les choses. Des manifestations diverses et gênantes Généralement, la timidité se traduit par une attitude craintive, une gêne excessive et un manque d’assurance dans le comportement face à autrui. Mais elle peut aussi se cacher derrière un comportement agressif qui dénote tout simplement une absence de confiance en soi. Ses manifestations sont à la fois physiologiques et psychologiques. Une transpiration excessive, une sensation d’étouffement, des rougeurs ou, au contraire, une pâleur du visage, un bégaiement, une altération de la voix qui devient inaudible ou inintelligible ; une raideur musculaire qui entraîne des gestes maladroits, des tremblements sont les manifestations physiologiques les plus rencontrées chez les timides. Sur le plan psychologique, le timide se sent paralysé, incapable de la moindre réaction, focalisé sur l’objet de sa peur : autrui. Il n’arrive pas à envisager la relation avec l’autre autrement que sous le rapport dominant-dominé. Il fuit le contact, se dévalorise. Dans les cas extrêmes, il imagine qu’on lui “veut du mal” à lui qui ne demande rien à personne et n’intéresse personne… Le traitement de la timidité Le traitement essentiel de la timidité est probablement celui de la thérapie comportementale qui aide le timide à dépister complexes, blessures morales et frustrations. Adaptée à tous les âges, cette thérapie très efficace permet d’affronter progressivement les situations redoutées. Elle s’effectue dans un rapport interactif avec le thérapeute. L’accent est mis sur les causes actuelles du comportement qui pose problème, plutôt que sur les causes inconscientes. Du point de vue médicamenteux, il n’existe pas de traitement spécifique pour lutter contre la timidité, même si certains contribuent à atténuer ponctuellement les manifestations de la timidité. Efficace, la pratique d’une activité sportive se montre un moyen d’intégration à un groupe, d’échanges et de convivialité, qui permet de lutter contre l’isolement. Chez l’enfant, le comportement des parents est important. Ils doivent encourager et stimuler leur enfant dès qu’il perd un peu de confiance en lui, dans la vie scolaire ou dans la vie relationnelle. Poser un regard bienveillant sur soi-même La timidité n’est pas nécessairement un frein à l’expression d’une personnalité. De nombreux comédiens, chanteurs ou personnalités publiques l’ont prouvé en apparaissant sur scène pour mieux surmonter une timidité qui les angoissait. Certes, parler, s’exprimer sans retenue ni complexes, c’est prendre le risque d’être remis en question, désapprouvé, se montrer tel qu’on est, avec ses faiblesses. Mais c’est aussi échanger et s’enrichir au contact de l’autre : être reconnu comme une personnalité à part entière.

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