Tuesday, March 13, 2012

Procès BANI : Les prisonniers militaires boycottent les convocations


Les prisonniers politiques résistent. Ils s’opposent à toutes les procédures engagées en vue du procès du 19 mars prochain.

Mercredi dernier, les militaires emprisonnés suite à l’affaire BANI ont refusé de signer la lettre les notifiant sur le procès du 19 mars prochain. Et pas plus tard qu’hier, le chef d’établissement de la maison de détention d’Antanimora s’est rendu chez ces prisonniers politiques dont le Gal Noël Rakotonandrasana Noël et consorts. Il a demandé à ces derniers de faire le déplacement au tribunal d’Anosy pour assister à la séance de vote des assesseurs qui participeront au procès que la Cour Criminelle Ordinaire tiendra le 19 mars prochain sur l’affaire BANI. Au lieu d’accepter de se rendre hier à Anosy, le Gal Noël Rakotonandrasana et consorts ont signé une lettre qu’ils ont adressée au Procureur de la République d’Antananarivo. Dans cette lettre, les prisonniers militaires impliqués dans l’affaire BANI réclament pour la énième fois l’application de l’article 16 de la Feuille de route (qui préconise la cessation des poursuites judiciaires en cours contre des membres de l’opposition) au lieu d’un procès qui vise à les orienter vers la Justice du Conseil d’enquête compétente à prononcer à leur encontre la radiation de l’Armée.

Révélations. Les familles de ces détenus militaires dénoncent le forcing dans la tenue du procès du 19 mars. « La CCO (Cour Criminelle Ordinaire) n’est pas en session actuellement. C’est une session extraordinaire qui va juger ce 19 mars nos parents », se plaignent-elles. Avant d’exprimer leurs inquiétudes : « On veut tenir coûte que coûte le procès de nos parents en l’absence du col Charles Andrianasoavina (actuellement hospitalisé à La Réunion) qui a menacé de faire des révélations sur le coup d’Etat de mars 2009 et l’événement du 7 février. Qu’ils sachent cependant qu’il y a encore parmi les militaires actuellement en prison qui connaissent beaucoup de choses sur ce coup d’Etat pour ne citer que la sortie d’armes à l’Etat-major général de l’Armée à Andohalo et la sortie de blindés à Arivonimamo. » Les familles des prisonniers militaires de se poser la question : « Le procès du 19 mars favorisera-t-il l’apaisement préconisé par la Feuille de route ? » A noter que dans une lettre intitulée « La vérité sur l’affaire BANI », les familles des détenus militaires réitèrent que la déclaration de la BANI est dictée par la recherche des solutions à la crise.

Différentes tendances. Dans cette lettre, ces familles des détenus militaires affirment que la déclaration de la BANI vise à réconcilier les éléments des forces armées de toutes sensibilités qui continuent toujours à se regarder comme des chiens de faïence malgré les assises militaires et à renforcer la fraternité d’armes par le rapprochement des officiers qui sont les principaux acteurs durant les événements de 2002 et de 2009. Selon la lettre, cette situation explique la présence des généraux Raoelina, dans le temps du côté de Marc Ravalomanana, et Noël Rakotonandrasana, artisan de la mise en place de l’actuel régime avec le col Charles Andrianasoavina. Viennent ensuite le col Coutiti Assolant et consorts qui font grief des événements de 2002 au général Raoelina et son équipe. Les familles des prisonniers politiques précisent par ailleurs dans leur lettre que la déclaration de la BANI vise à réunir les différentes tendances dans une position commune pour ne soutenir aucune mouvance afin de mettre les protagonistes sur le même pied d’égalité pour trouver des solutions politiques à la crise politique, et à assurer le rôle de la force exécutoire pour toutes les résolutions prises par les politiciens.

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