Wednesday, March 14, 2012

Accident de bus en Suisse

Accident de car : la Belgique de nouveau bouleversée par la mort d'enfants


Une immense vague de tristesse et d'émotion submerge la Belgique depuis mercredi matin 14 mars, lorsque que radios et chaînes de télévision ont, à coups de longues émissions spéciales, informé la population sur l'accident survenu en Suisse à un car de jeunes enfants. En milieu d'après-midi, le bilan officiel faisait toujours état de 28 décès, 22 enfants et 6 adultes – accompagnateurs et chauffeurs du groupe qui rentrait d'un séjour en montagne, des "classes de neige" organisées avec l'appui des Mutualités chrétiennes. Les Pays-Bas sont également sous le choc, puisque dix enfants originaires de ce pays et scolarisés dans le Limbourg belge sont au rang des victimes.

Commentateurs, spécialistes de diverses disciplines et responsables politiques se succèdent pour tenter d'informer, d'expliquer, de consoler. La plupart des dirigeants du pays ont eu recours aux réseaux sociaux pour dire qu'ils étaient "bouleversés", "pétrifiés", "atterrés" après l'énoncé d'un bilan dont beaucoup redoutent d'ailleurs qu'il soit provisoire : il se confirmait au fil de la journée que huit jeunes passagers de l'autocar étaient dans un état jugé très sérieux, trois étant plongés dans le coma.

Les familles des victimes sont arrivées dans la matinée à l'aéroport militaire de Melsbroek, près de Bruxelles. Deux avions affrétés par la défense nationale devaient les transporter sur les lieux du drame. Le roi Albert II et la reine Paola étaient à l'aéroport, ainsi que le chef du gouvernement, Elio Di Rupo. Celui-ci a prévu de se rendre en Suisse, une fois que les proches des victimes seront arrivés à bon port. Les images de l'autocar déchiqueté, les premiers récits des sauveteurs arrivés sur place et l'incertitude des parents quant au sort de leurs enfants – certaines indentifications s'annoncent difficiles, ont indiqué les services helvétiques – ont accru l'intensité du drame. Celui-ci, comme d'autres épisodes tragiques au cours des dernières décennies, fait provisoirement oublier les divergences entre Flamands et francophones du royaume. "Toute la Belgique est en deuil", a tenu à indiquer le vice-premier ministre et ministre des finances, le néerlandophone Steven Vanackere.

Un centre de crise a été mis en place pour coordonner les opérations et le gouvernement a décrété un deuil national. Immédiatement, les autorités ont tenté d'éclaircir les questions posées par la catastrophe. Les premières indications sont que le car était en bon état et répondait aux normes les plus récentes en matière de sécurité. Top Tours, le transporteur, est décrit comme une société sérieuse dotée d'un personnel compétent. Les deux chauffeurs étaient arrivés lundi soir en Suisse et avaient pu se reposer jusqu'au départ, le lendemain soir. Deux autres cars de la compagnie ont véhiculé presque simultanément d'autres groupes d'enfants vers la Belgique. Le fait que l'accident soit survenu quelques dizaines de minutes seulement après le départ semble exclure la thèse de la fatigue du chauffeur.

Sidérée par le bilan de l'accident, la population est d'autant plus impressionnée qu'une grande majorité d'enfants figurent parmi les victimes. Après les terribles révélations, consignées dans un rapport officiel, sur les actes de pédophilie commis au sein de l'Eglise catholique durant des décennies mais, surtout, depuis l'affaire Marc Dutroux, les Belges ont une sensibilité à fleur de peau.

Les multiples disparitions de très jeunes filles organisées par le tueur pervers durant les années 1990 ont engendré un traumatisme durable dans le royaume. Par sa durée, la cruauté des révélations qu'elle a apportées et, surtout, la prise de conscience que la justice et la police étaient, à l'époque, incapables de protéger les plus faibles, cette affaire n'a pas fini d'impressionner. Et chaque accident impliquant des enfants ravive désormais les plaies mal cicatrisées des Belges.

No comments: