Wednesday, February 29, 2012

Secteur forestier : Dominé par la mafia étrangère



Le Groupement National des Exploitants Forestiers réclame la délivrance de permis réglementés par les autorités compétentes en vue de lutter contre l’exploitation illicite dans ce secteur.

Près de 22 millions de m3. Telle est la consommation annuelle de bois de Madagascar. Parmi lesquels, 20 millions de m3 sont utilisés pour le charbon et les bois de chauffe tandis que le reste constitue des bois d’œuvre utilisés pour la fabrication des meubles et la construction. «Mais le secteur forestier est maintenant dominé par la mafia surtout étrangère depuis la suspension de la délivrance de permis d’exploitation forestière de gré à gré», a déploré Rakotoson Georges, le vice-président du Groupement National des Exploitants Forestiers (GNEF).
Problème de permis. Notons que le système de gré à gré a été remplacé par l’attribution des lots forestiers par voie d’adjudication. « Cependant, il n’y avait que cinq lots attribués aux exploitants depuis 2004. Cela ne satisfait pas pour autant le besoin de la population locale qui se chiffre à 22 millions de m3 de bois par an. D’où, la recrudescence du trafic et de l’exploitation illicite », a-t-il
dénoncé. Les exploitants formels se plaignent ainsi car il n’y a plus de professionnalisme dans leur secteur, faute de délivrance de permis d’exploitation légaux. Ce sont ainsi les opérateurs riches qui s’y mettent et procèdent même à l’exportation des produits forestiers s’ils se contentent tout simplement de satisfaire la consommation locale. A preuve, les 500 containers de bois de palissandre et des essences ordinaires bloqués au port de Mahajanga depuis deux ans ont fait couler beaucoup d’encre.
Fournisseurs fictifs. Rappelons que le ministère de l’Environnement a autorisé l’expédition de ces 500 containers via un arrêté. Mais le syndicat des corps Forestiers et de l’administration forestière
(SCOFAFOR) a dénoncé que 90 containers ont des papiers illégaux, 295 containers sont en règle vis-à-vis de l’administration forestière et non de la douane tandis que le reste constitue encore des containers vides, suite aux renseignements reçus au sein même de ce département de tutelle. Le GNEV craint ainsi fort qu’il n’y ait une exploitation sauvage et, bien évidemment, de manière illicite, des zones forestières dans les régions de Boeny et de Betsiboka afin de remplir
ces containers vides tout en signalant que la traçabilité des bois déjà empotés dans les autres containers reste floue. Le nombre des fournisseurs fictifs va augmenter si l’on ne recense que trois VOI ou communautés locales de base qui approvisionnent en produits forestiers ces deux régions. « La délivrance des permis réglementés par les autorités compétentes constitue la seule solution pour régler ce fléau », a conclu Rakotoson Georges.

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