Monday, February 13, 2012

Pékin défend sa position sur la Syrie

Le plus haut responsable de la diplomatie chinoise, Dai Bingguo, a défendu la position de non-ingérence de la Chine dans les affaires syriennes lors d'un entretien avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, rapporte, mardi 14 février, l'agence d'information Chine nouvelle.

La Chine, ainsi que la Russie, a utilisé début février son droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour bloquer le vote d'une résolution condamnant la répression sanglante exercée par le régime de Bachar Al-Assad en Syrie.

M. Dai, qui a le rang de conseiller d'Etat [équivalent à un ministre d'Etat], a déclaré au téléphone à Mme Clinton que les violences en Syrie étaient "pour l'essentiel une affaire interne" et que la Chine soutenait les efforts de la Ligue arabe pour résoudre le conflit par des moyens "politiques", indique Chine nouvelle. Le dirigeant chinois a ajouté que cette position, différente de celle de la Ligue arabe, dont Pékin avait jusque-là soutenu les actions en Syrie, était "objective et équitable" et relevait d'une "attitude responsable".

Mme Clinton, qui avait qualifié de "parodie" les veto russe et chinois et accusé Pékin et Moscou de "protéger le régime brutal" de Damas, lui a répondu que les Etats-Unis continueraient à discuter de la Syrie avec la Chine, toujours selon l'agence d'information officielle chinoise. La conversation entre M. Dai et Mme Clinton a eu lieu lundi, juste avant le début d'une importante visite du vice-président et probable futur chef de l'Etat chinois, Xi Jinping, aux Etats-Unis, où il doit s'entretenir notamment avec le président Barack Obama.

CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ SELON L'ONU

Les Nations unies affirment de leur côté que les forces syriennes ont "vraisemblablement" commis des crimes contre l'humanité en réprimant depuis onze mois la contestation populaire hostile au régime, au prix de plus de six mille morts, selon des militants.

Sourd aux appels à cesser la répression, le régime syrien a poursuivi lundi le pilonnage de Homs, désormais touchée par une crise humanitaire, les militants dénonçant une pénurie de pain.

Le Croissant-Rouge syrien a affirmé distribuer de l'aide médicale et alimentaire à des milliers de personnes dans la "capitale de la révolution", où, selon un décompte de l'ONU, plus de trois cents personnes ont péri depuis le 4 février dans une "attaque sans discernement contre des zones civiles".

La haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a déclaré que "la nature et l'étendue des exactions perpétrées par les forces syriennes indiquent que des crimes contre l'humanité ont vraisemblablement été commis" depuis mars 2011.

Les violences se poursuivent par ailleurs avec des affrontements entre soldats et déserteurs qui ont fait onze morts dans les rangs de l'armée régulière. Mais les tirs des forces de l'ordre, qui ont encore tué lundi dix-huit civils à travers le pays, dont deux adolescents, ne découragent pas les manifestants.

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