Friday, January 20, 2012

Sortie de crise : La Banque mondiale plus optimiste…

Marc Ravalomanana ne pourra pas escompter sur le milieu des affaires pour le soutenir dans ses tentatives de retour au pays. D’abord, aucun opérateur ne souhaite voir revenir celui qui a voulu tout phagocyter, même la vente de cacahuètes au bord des rues. Mais ensuite parce que personne ne tolère son jeu ridicule de retour que d’aucuns croient de plus en plus faire partie d’un schéma de déstabilisation destiné à arrêter pour de bon le processus de sortie de crise qui est pour lui synonyme de déchéance officielle du pouvoir. Et cela, les opérateurs ne peuvent l’accepter. Surtout aujourd’hui où une petite lueur se pointe à l’horizon.

D’après de nouvelles prévisions sur l’économie mondiale qui viennent d’être publiées, la Banque mondiale se montre, en effet, plus optimiste que le régime de Transition. Dans ces études, la Banque prévoit un taux de croissance de 3, 0 % pour cette année et 4,5 % en 2013. Dans l’exposé des motifs de la loi de Finances pour 2012, l’Etat prévoit une croissance de 2,0 % pour l’année qui vient de commencer. Soit une différence de 1 % qui se chiffre à environ 100 millions de dollars qui est l’équivalent du montant des intérêts de la dette publique pour cette année.

Elevées par rapport aux prévisions gouvernementales, les prévisions de la Banque mondiale sont cependant moindres par rapport à celles du FMI (Fonds monétaire internationale). Dans ses chiffres publiés en septembre 2011, cette institution table, en effet, sur un taux de croissance de 4,689 % cette année et 4,955 % en 2013. Les différences viennent peut-être du fait que les chiffres de la Banque mondiale sont plus actuels en tenant compte des différents facteurs survenus après la publication des statistiques de septembre (hausse des prix du pétrole, crise financière en Europe…). Les observateurs remarqueront cependant que les statistiques des deux institutions jumelles ne sont pas non plus les mêmes sur les années précédentes. Pour le FMI, le taux de croissance était respectivement de – 3,662 %, 0,6 % et 0,989 % en 2009, 2010 et 2011. Pour la même période, la Banque mondiale estime ces taux à respectivement – 4,6 %, 1,6 % et 2,6 %.

En dépit de ces différences, l’important est que ces institutions soient plutôt optimistes pour 2012 et les prochaines années. Sur le plan psychologique, c’est particulièrement important pour un pays comme le nôtre qui a connu des moments très difficiles d’entendre ce genre de prévisions. Qui plus est, elles parviennent d’institutions reconnues mondialement ; le FMI n’est-il lui-même pas surnommé le gendarme de l’économie mondiale pour la qualité et le pouvoir de sa surveillance économique ?

Cet acquis, ce l’est effectivement au niveau du contexte où les voix autorisées sur un sujet peuvent faire évoluer les choses, doit donc être préservé pour que les prévisions tendent vers la réalité. Pour cela, il faut que le processus de mise en œuvre de la feuille de route ne soit pas perturbé. Les Malgaches ne sont sans doute pas moins sérieux ni plus imbéciles que ses frères Africains dont les élections ne se sont pas accompagnés d’une catastrophe économique.

Le rapport de la Banque écrit notamment sur ce sujet au titre des risques internes : « les perturbations de l’activité économique liées à la tenue d’élections constituent un risque notable. Toutefois, en 2011, un tiers des pays de la région a tenu des scrutins présidentiels, sans que cela ne perturbe l’activité économique nationale ». Le rapport cite par ailleurs comme source de risque les aléas météorologiques. « Comme l’agriculture participe au PIB à hauteur d’environ 20-40 % dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, une pluviosité défavorable peut avoir des répercussions significatives non seulement sur le secteur agricole, mais aussi sur les services et l’industrie, étant donné que la production d’électricité est fortement dépendante de sources hydrauliques ».

D’autres remarques et des suggestions sont contenues dans ce rapport (lire de larges extraits ci-après) dont la consolidation avec les souhaits du secteur privé malgache, présentés lors de la cérémonie de présentation de vœux, va certainement conduire le pays à une vie meilleure. Celle qu’on veut prospère dans la concorde et la sérénité. C’est pour cela qu’opérateur et simple citoyen n’accepteront jamais le comportement belliqueux d’un certain « messie » déchu.

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