Monday, January 30, 2012

Alerte sur ces jeux à couper le souffle



Bien que rarement découverts, les jeux dits d’évanouissement concerneraient un enfant sur dix selon une enquête récente.

Un enfant sur dix se livre à des jeux à couper le souffle. Au péril de leur vie. L’Association des Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation (APEAS) tire la sonnette d’alarme sur ces jeux dangereux et cachés.

Pendant la récré, les jeux de vilains ont toujours cours. Avec ou sans les mains, nos marmailles s’adonnent parfois à des jeux dangereux pour le moins surprenants. Le jeu du foulard, de la tomate ont déjà été dénoncés après avoir entraîné la mort. Mais la liste est bien plus longue. Avez-vous déjà entendu parler des jeux du sandwich, de la grenouille, de la sieste, de la pince, le jeu du cosmos, les 30 secondes de bonheur ou le rêve indien ? Tous ces jeux dits "d’évanouissement" ont fait l’objet d’un sondage réalisé par IPSOS pour le compte de l’Association des Parents d’Enfants Accidentés par Strangualtion (APEAS). Selon cette enquête réalisée sur un panel significatif, un enfant sur dix a déjà joué à un jeu d’apnée ou d’évanouissement et en moyenne dix décès ont été recensés en France au terme de l’une de ces pratiques.

Absence de rites initiatiques

À La Réunion, peu de cas remontent à la surface. Le rectorat dit en tenir aucune statistique. Idem dans celles de l’Observatoire Régionale de Santé (ORS). Mais des cas pourraient se dissimuler parmi leurs chiffres sur les suicides et les accidents domestiques. Les cas existent pourtant. Une infirmière de vie scolaire a eu à gérer un enfant en état de choc physique et moral après une séance du "jeu de la boule". Pour avoir laissé une balle passer entre ses jambes, un enfant s’était fait passer à tabac par l’ensemble des participants. Les élèves concernés avaient été renvoyés de l’établissement mais aucune plainte n’avait alors été déposée. Une erreur qui permet difficilement de reconnaître la gravité des actes et de permettre à la victime de se reconstruire. “La recherche de perte de connaissance liée à l’alcool existent aussi, selon elle. Tout comme les jeux d’images via Internet”. Eric Bouloc, psychologue à la Case Ado, estime que ces jeux sont plus fréquents qu’on ne l’imagine et qu’ils sont souvent “banalisés et qualifiés de jeux stupides dans les familles”. Selon lui, ces comportements coïncident avec la dévalorisation de la place du père dans notre société. “Du point de vue sociologique, s’interroge Geneviève Payet, présidente de l’ARIV*, on peut se demander si ce genre de pratiques ne viendrait finalement pas remédier à l’absence de rites initiatiques dans notre société, dite moderne, où le passage de l’enfance à l’âge adulte se fait de plus en plus tôt, dans une sorte de continum où les conduites addictives prennent souvent naissance.” La psychologue clinicienne observe un décalage important entre la demande d’aide formulée par les parents et la réalité du phénomène. “Qu’il s’agisse de jeux agressifs ou de jeux d’asphyxie, ils sont découverts en même temps qu’ils ont lieu, estime-t-elle. D’où l’importance des actions d’information et de prévention tant auprès des parents que des acteurs dans la communauté éducative et pédagogique. L’important est de former les équipes scolaires, de faire un travail de formation et d’information auprès des élèves tout en prenant soin de ne pas leur donner de mauvaises idées”, estime le proviseur de vie scolaire, Eric Couleau. En conclusion de cette enquête, l’APEAS recommande qu’une prévention soit intégrée au programme de sciences au cycle 2 des écoles primaires. Un apprentissage du fonctionnement de système respiratoire, du cœur et du cerveau, orienté par rapport à ces pratiques d’évanouissement, en partant de la physiologie, et non du jeu. Elle appelle également à ce qu’une véritable enquête épidémiologique soit enfin menée sur ces jeux interdits .

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