Thursday, January 19, 2012

Aéroport d’Ivato : Ravalomanana arrive samedi



Plus d’un million de personnes sont attendues samedi prochain pour accueillir à l’aéroport d’Ivato l’ancien président Marc Ravalomanana qui débarquera avec des « témoins », voire des éléments assurant sa sécurité.

Fin du suspens hier sur la date du retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana. L’intéressé en personne l’a annoncé depuis l’Afrique du Sud. C’est le samedi 21 janvier 2012, c'est-à-dire après demain. Par contre, l’exilé d’Afrique du Sud n’a pas donné l’heure précise. On sait cependant que si Marc Ravalomanana et des membres de sa famille prennent ce samedi le vol commercial en provenance de Johannesburg, ils seront attendus à Ivato vers 14h 20mn. « Ce samedi, nous viendrons à l’aéroport d’Ivato tôt le matin. », a déclaré hier le vice-président du congrès de la transition, Zafilahy Stanislas, lorsqu’il a harangué la foule du Magro après l’intervention téléphonique de Marc Ravalomanana. Au début de son intervention, l’ancien président Marc Ravalomanana a remercié ses partisans d’être encore là après trois ans d’attente. « Je vous félicite d’avoir patienté pendant trois ans. Le moment est venu pour restaurer l’Etat de droit à Madagascar », a-t-il souligné. Avant de rassurer l’opinion des militants du Magro : « Tout est déjà en place pour mon retour au pays. Ne vous inquiétez pas. Nous serons bien sécurisés. »

Notam. S’adressant aux forces de l’ordre qui ont pour mission de maintenir l’ordre public, l’ancien président de lancer un appel : « Vous êtes là pour protéger les personnes et leurs biens. Prenez vos responsabilités le moment venu. » La liesse populaire a été au rendez-vous hier au Magro Behoririka. Le site de meeting quotidien des « Zanak’i Dada » était plein comme un œuf. Les partisans de Marc Ravalomanana se sont dits prêts à affronter toutes les entraves au retour de leur « Dada ». « L’objectif est de doubler, voire de tripler le nombre des personnes qui étaient venues accueillir à Ivato le président Marc Ravalomanana le 19 février 2011 », a expliqué une mère de famille fidèle au mouvement. Le Ct Manoëla a même avancé le chiffre 3 millions. Quoi qu’il en soit, on a appris hier au Magro que des partisans de Marc Ravalomanana en province rejoindront ceux de Tana. En tout cas, on attend dans les 48 heures à venir la réaction officielle de la HAT. Une HAT qui a décerné le dernier notam (A1 204/11 NOTAMR A0910/11) contre l’ancien président le 15 décembre 2011. Il fallait l’intervention du vice-ministre sud-africain Marius Fransman et l’ambassadeur de France à Madagascar, Jean-Marc Châtaigner pour la levée de cette note interdisant à toute compagnie aérienne desservant l’Afrique du Sud d’embarquer Marc Ravalomanana et compagnie.

Feuille de route. Le retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana est préconisé par la Feuille de route qui est devenue une loi (n° 2011-014). L’article 20 de cette Feuille de route prévoit le retour « sans conditions » des exilés politiques, y compris Marc Ravalomanana. Le même article stipule que les autorités en place veilleront à la sécurité de Marc Ravalomanana et celle des membres de sa famille. L’exilé d’Afrique du Sud a encore une fois réitéré hier au Magro : « Je viendrai pour apporter la paix et non les troubles. Je ne viens pas remettre tout en cause, pour défaire ce qui est déjà fait. » « Le problème de sécurité ne doit pas se poser car la Feuille de route est claire là-dessus. D’ailleurs, en tant qu’ancien président de la République, Marc Ravalomanana a droit à une sécurité spéciale.», rappelle Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. Interrogé par une station de télévision privée de la place hier, le Gal Richard Ravalomanana de l’Emmo-Reg de souligner qu’aucune mesure de sécurité spéciale ne sera prise ce samedi 21 janvier. D’après nos sources, le retour au pays de l’ancien président serait précédé de la venue d’une délégation de la Troïka. A rappeler que Marc Ravalomanana ne participera pas personnellement à la transition consensuelle et inclusive préconisée par la Feuille de route. Sa mouvance qui a intégré le processus a prévenu qu’elle pourrait suspendre la participation de ses membres aux travaux des différentes Institutions de la transition si la HAT persiste à bafouer certaines dispositions de la Feuille de route.

Retour de Marc Ravalomanana :
« Tant mieux », selon le général Richard Ravalomanana


Le général Richard Ravalomanana est volontiers prêt à accueillir l’ancien président Marc Ravalomanana ce samedi 21 janvier à l’aéroport d’Ivato. Le chef de la Circonscription régionale de la Gendarmerie de la province d’Antananarivo, le général Ravalomanana, a laissé comprendre ce vendredi 19 janvier que le retour volontaire de Marc Ravalomanana lui facilite beaucoup la tâche ; cela lui épargne des problèmes qu’auraient pu entraîner des déplacements en Afrique du Sud, sachant qu’il doit exécuter un mandat d’arrêt à son encontre. Son retour pour ce samedi 21 janvier l’arrange bien car cela évite des dépenses de déplacement à l’extérieur et des problèmes de juridictions et judiciaires. En tout cas, précise le général Richard Ravalomanana, ce n’est pas un duel fratricide ou des inimitiés personnelles mais il ne fait qu’exécuter un verdict, un ordre de la justice.

Par rapport aux inquiétudes et remarques de l’ambassade américaine relatives à ce qui s’était produit à Ambohijatovo ce mardi 17 janvier quand des grenades lacrymogènes ont dispersé les partisans de la mouvance Zafy qui voulaient manifester, le général Richard Ravalomanana a déclaré à l’attention des militaires américains qu’ils ont fait les mêmes écoles. La presse télévisée privée d’ailleurs rapporte que le général Ravalomanana a eu des entretiens avec le responsable de la Défense auprès de l’ambassade américaine.

En tout cas, le général Ravalomanana recommande aux partisans de Marc Ravalomanana qui souhaitent l’accueillir à Ivato de respecter la Loi et les règlements, et d’éviter toute obstruction de la voie publique. « Ce serait se sacrifier pour rien de faire ainsi, car nous sommes là pour faire respecter la loi » dit-il.

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