Monday, December 12, 2011

Didier Ratsiraka - Retour conditionné par l’Irm de sa femme


Après un séjour d’un peu plus de 2 semaines à Madagascar, l’Amiral Didier Ratsiraka est reparti en France samedi dernier pour un soi disant bilan de santé, pas pour lui mais pour sa femme. En effet, d’après les explications qu’il a données lors d’une conférence de presse à l’aéroport d’Ivato une heure environ avant son départ, son épouse aurait besoin d’une assistance médicale en raison de quelque souci de santé.
Elle aurait besoin de faire une Irm (Imagerie par résonnance magnétique) deux fois par mois, examen médical, qui ne peut pas se faire à Madagascar. Ainsi donc la famille Ratsiraka est retournée en France et d’après toujours les explications de l’Amiral, leur retour à nouveau au pays dépendra de l’Irm de sa femme.

Didier Ratsiraka estime que le temps nécessaire pour cet examen médical à une dizaine de jours environ. Il espère ainsi retourner au pays dans 10 jours pour surement repartir vers la France métropolitaine quelques semaines après.
Questionné sur ce qu’il en est de l’organisation de sa Conférence au sommet, Didier Ratsiraka avoue y porter une espérance. Un journaliste ayant posé la question de la possibilité de sa tenue avant la fin de cette année, l’Amiral Didier Ratsiraka de répondre que « la question en elle-même est imprégnée d’espoir. Dans « sa tenue avant la fin de cette année » il y a une lueur pour cette possibilité même si ce ne sera pas pour cette année ».
L’ancien Président Didier Ratsiraka, rappelons-le, même durant son exil a toujours manœuvré pour l’organisation de cette Conférence au sommet. Lors de son court séjour à Madagascar, il a reçu multitude de personnalités dans sa suite au Carlton, à qui il a notamment exposé son idée, et a assuré qu’il peut persuader Marc Ravalomanana d’y assister, à Madagascar pour ensuite repartir vers l’Afrique du Sud. Mais cet entêtement de l’ancien Président, s’est le cas de le dire, c’est heurté au rappel à l’ordre du Secrétaire exécutif de la Sadc. Tomaz Salomao l’a exhorté à se focaliser sur l’intérêt supérieur de la Nation. Chose qu’il n’a pas digérer, aussi a-t-il répliqué « Tomaz Salomao n’a pas de leçon à me donner quand il s’agit de voir l’intérêt supérieur de la nation »
Toujours au chapitre de cette Conférence au sommet, Didier Ratsiraka reste par ailleurs persuader que c’est la seule issue à cette crise malgache. Il dit que « c’est ce dialogue malgacho-malgache qui pourrait arranger les choses à Madagascar. Avec cette Conférence au sommet, les Malgaches vont se mettre d’accord au bout d’une semaine ».
Sur la rencontre Rajoelina - Sarkozy, enfin, l’ancien président n’a pas voulu émettre le moindre commentaire. « Le Président Français est souverain dans ses faits et agissement et je ne me permettrai jamais de le critiquer », a-t-il notamment affirmé.

Grave erreur de chronologie


Pour illustrer « son sens aigu de l’intérêt supérieur de la Nation », Didier Ratsiraka lors de son intervention médiatique juste avant son retour en France, avait évoqué des événements qui ont marqué la fin de la deuxième République, notamment lorsqu’il avait dû se résoudre à une cohabitation avec Albert Zafy dans le cadre d’une Transition instaurée par un accord politique, celui dit « du 31 octobre ».
Ainsi l’Amiral rouge avait rappelé qu’il avait accepté de signer ladite convention, malgré que nombre de ses partisans aient été blessés ou tués dans la foulée des événements qui ont marqué cette étape charnière entre la deuxième et la Troisième République. Visiblement, l’homme a fait allusion à la répression de la marche entreprise par les anti-Hae (Haute autorité de l’Etat, alors au pouvoir) sur le Cemes Soanierana alors que les Hery velona y tenaient un conclave et au cours de laquelle, entre autres, Laha Gaston trouva la mort et Monja Jaona fut blessé.
En observateur averti de la vie politique, Marson Evariste n’a pas manqué de signaler que le père de la Révolution socialiste malgache a fait là une grossière erreur de chronologie en faisant remarquer que l’événement auquel celui-ci fait référence - la marche sur Soanierana - était en réalité intervenu en 1992, c’est-à-dire bien après la Convention politique en question qui, comme son nom l’indique, a été signé en 1991. De ce fait, Ratsiraka ne peut pas valablement dire qu’il a entériné cet accord politique en dépit de l’épisode sanglant de Soanierana.
Hery Mampionona
L’Amiral - continue de jouer l’amnésique
Peu avant son départ pour regagner son « ancien » lieu d’exil, l’ancien Président Didier Ratsiraka a rencontré la presse pour parler de la situation politique dans le pays et surtout d’une tuerie, mais pas toutes, de l’année 1991. Ainsi, il a rappelé l’événement de Soanierana de 1991, durant laquelle Laha Gaston a trouvé la mort, suite aux tirs des éléments des Forces de l’ordre, alors qu’il était parmi les partisans de Didier Ratsiraka qui ont regagné le Cemes Soanierana, lieu où les représentants du Herivelona de l’époque ont été en conclave. « Des hommes sans défense et démunis d’armes ont été tués à Soanierana », a-t-il rappelé. Il a pourtant omis d’évoquer que la même année, il a tiré sur des innocents sans armes qui ont fait la marche vers Iavoloha. Décidément, l’Amiral aime bien jouer l’amnésique quand il veut étouffer un cas qui pourrait porter atteinte à son… innocence.

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