Thursday, October 13, 2011

Feuille de route La SADC propose son calendrier

Marius Fransman (au centre) à son arrivée, hier, à Ivato (Photo Mamy Mael)



Le ministre sud-africain Marius Fransman est de retour, hier. Il se donne quinze jours pour réaliser la mise en œuvre de la Feuille de route.
La Troïka dévoile son agenda. L'organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) dévoile son calendrier pour la mise en œuvre de la Feuille de route dans la gestion de la transition.

« À la fin du mois d'octobre, il faut que le processus soit finalisé », a déclaré Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération, à son arrivée à Ivato, hier. Le chef de la mission mandatée par la Troïka a ainsi répondu à la question de savoir s'il y a ou non une date butoir à la décision définitive sur les mécanismes de mise en œuvre de la Feuille de route.

En début de soirée, le chef de la mission ministérielle mandatée par la Troïka a remis le document relatif à un projet de cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route à l'Hôtel Colbert, à Antaninarenina. Celui-ci prévoit la « recomposition et/ou la restructuration des institutions de la Transition ». Il indique la soumission des noms des candidats au poste du Premier ministre le 1er novembre, le processus de nomination des membres du gouvernement le 17 novembre. Le projet suggère le processus d'installation du Parlement le 17 novembre et la ratification de la Feuille de route le 30 novembre.

Processus à légitimer

Pour ce qui est des élections, le projet de texte suggère l'élaboration d'un cadre relatif à la composition et le fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante par la SADC, en collaboration avec les Nations unies. Il propose la tenue des élections avant décembre 2012.

Les groupes signataires de la Feuille de route reviendront à la table des discussions ce matin, à partir de 8h 30. « Nous allons discuter avec les parties prenantes comment avancer (...) On aura les propositions quand les débats commenceront. Cela dépend de toutes les parties prenantes et cela dépend des débats », a indiqué Marius Fransman avant d'évoquer la présentation des résultats des travaux aux chefs d'États de la SADC, puis auprès de l'Union africaine « pour légitimer le processus » dans les jours à venir.

Dans une certaine mesure, les membres des délégations présents à Antaninarenina ne souhaitent pas encore commenter les propositions. « Nous venons de recevoir le document. Mais cela ne nous empêche pas de rappeler nos observations comme c'est le cas de la libération des prisonniers politiques et l'arrêt des poursuites politiques », a soutenu Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana. « Nous avons également demandé le retour sans condition des exilés, y compris le président Marc Ravalomanana car il avait été jugé par une cour incompétente et d'une façon inéquitable », a-t-il poursuivi.

De son côté, Norbert Ratsirahonana, conseiller spécial de Andry Rajoelina, président de la Transition, a affirmé qu'il « n'a pas encore examiné le document ». Interrogé sur une éventuelle concession faite par les entités proches du régime sur leurs propositions, il a émis une certaine réserve. « Si c'est une question de calendrier, nous sommes prêts à discuter. Si c'est autre chose, nous allons encore voir. Les discussions ne font que commencer », a-t-il indiqué.

Yves Aimé Rakotoarison, président du Groupement issu de la mouvance Marc Ravalomanana, proche du régime, insiste sur le processus qui mène à la mise en œuvre de la Feuille de route. « Le document stipule qu'il s'agit d'une affaire malgache, à régler par un dialogue malgacho-malgache. La SADC n'a rien à voir avec la mise en œuvre de la Feuille de route », a martelé le ministre chargé des Relations avec les institutions.

La mouvance Zafy spécialement convoquée

Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération a eu un entretien privé avec Emmanuel Rakotovahiny, chef de délégation de la mouvance Zafy, et Régis Manoro, à l'issue de la réunion à Antaninarenina, hier soir.

Selon Emmanuel Rakotovahiny, le chef de la délégation ministérielle de la Troïka a demandé la position de la Mouvance Zafy. Il s'y intéresse après l'épisode de la signature par l'un de ses membres du mémorandum sur la mise en œuvre de la feuille de route, concoctée par les entités proches du régime.

Le bras droit d'Albert Zafy a répondu que sa mouvance « considère comme nul et non avenu le document. Il a été élaboré à la suite de réunions informelles qui n'ont pas débouché sur des décisions », a-t-il réitéré.

L'éventuelle adhésion de la mouvance Zafy au mémorandum aurait pu renforcer la légitimité du document et isolerait le camp Ravalomanana. Mais les ténors de la mouvance de l'ancien président avaient vite rectifié le tir au lendemain de la publication du document.

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