Wednesday, September 14, 2011

Enquête de l’INSTAT : 11 millions de Malagasy vivent dans la pauvreté extrême


L’Enquête Périodique auprès des Ménages (EPM) est une série d’enquêtes multithèmes dont les résultats sont représentatifs au niveau national.

Le taux de pauvreté a augmenté de 7,8 points entre 2005 et 2010. « C’est ce qu’on a remarqué à l’issue de l’Enquête Périodique des Ménages (EPM) de 2010 que nous avons réalisé dans tout Madagascar », a expliqué Gérard Ravelomanantsoa, le directeur général de l’INSTAT (Institut National de la Statistique), lors de l’atelier de dissémination du rapport de l’enquête hier à Anosy. En outre, le même rapport évoque qu’un peu plus de la moitié de la population, soit 11 millions de Malagasy, vivent dans la pauvreté extrême. Et c’est en milieu rural que l’incidence de la pauvreté est la plus élevée avec un taux de 62,1% contre 34,6% en milieu urbain.

328 162 Ariary/personne/an. Notons que la population malagasy est estimée dans les fourchettes de 19,6 millions à 20,8 millions d’habitants. La pauvreté extrême se définit comme une situation dans laquelle vit un individu qui possède un niveau de consommation en dessous du seuil alimentaire. En fait, cet individu n’a même pas la possibilité d’accéder au panier alimentaire minimal fournissant 2 133 Kcal/jour, évalué à 328 162 Ariary/an en moyenne alors que le seuil de pauvreté est évalué à 468 800 Ariary/personne/an. Mais d’après toujours cette enquête statistique, 76,5% de la population sont classés pauvres car ils vivent en dessous de ce seuil de pauvreté.

Difficulté financière. Interrogés sur la perception de leur propre situation, la majorité des ménages malgasy se classent également parmi les pauvres. Les régions les plus touchées par cette pauvreté subjective sont Haute Matsiatra, Vatovavy Fitovinany, Atsimo Andrefana, Androy, Anosy et SAVA. Quant à la situation financière des ménages, la pluspart d’entre eux éprouvent des difficultés. En effet, près de 82% des ménages ont un revenu inférieur ou au mieux égal à leurs besoins fondamentaux. Et parlant des conditions de vie, 53% des ménages enquêtés déclarent une dégradation tandis que 12% ont connu une amélioration. « En fait, la baisse du revenu des ménages a expliqué toute cette incidence de pauvreté. Par contre, les chefs de ménages qui ont un niveau d’instruction élevé ne sont pas touchés par la pauvreté », a conclu le directeur général de l’INSTAT.

Les 4’mis ne veulent pas quitter la ville

Ils sont innombrables ces hommes, femmes et enfants qui sillonnent à longueur de journée l’avenue d’Analakely, les places publiques, les marchés et autres services administratifs. Ce ne sont pas des demandeurs d’emploi. Loin s’en faut ! Ils ont une profession : mendiants. Mais surtout, dérangeurs de l’ordre public. Ces mendiants dont la plupart sont parfois loin de présenter les signes physiques de misère ne laissent personne indifférent. On leur donne l’aumône à contrecœur, tellement ils se montrent harceleurs. Un harcèlement moral dont ils ont les ruses : un frère, une femme, ou un enfant malade pour lequel ils veulent acheter une ordonnance. C’est dire combien le phénomène de la mendicité est devenu une épidémie… Il y a quelques semaines, la commune a donc décidé d’entamer un programme d’assainissement, visant l'intégration de ces mendiants dans leur sphère familiale. Et ce, en les regroupant dans un seul et même endroit hors de la ville et en les orientant vers autre chose que la mendicité. Mais la plupart, sinon tous, ont fui et sont revenus en ville jugeant que cette aide et cet écart ne peuvent rien résoudre. Ils ont ainsi décidé de reprendre leur « travail » : la mendicité. « Mendier est beaucoup plus rentable et c’est beaucoup plus facile pour nous. Il nous est impossible de faire autre chose ».

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