Friday, May 20, 2011

Feuille de route Dernière chance à Gaborone


Les chefs d'État et de gouvernement de la SADC hésitent à trancher sur le dossier Madagascar. Ils s'en remettent à une rencontre de toutes les parties.
Et ça repart ! Le Sommet des chefs d'état et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) qui s'est tenu hier en Namibie, à Windhoek, continue de tergiverser face à la crise malgache. Il n'a pas pris une résolution définitive sur la feuille de route comme l'avait fait le 31 mars la Troïka, son organe de coopération chargé de la politique, de la défense et de la sécurité.

« Le Sommet a chargé le président de la SADC, le président de la Troïka et le médiateur de la SADC sur Madagascar, de convoquer dans les meilleurs délais, une réunion avec toutes les parties prenantes malgaches », a indiqué le communiqué final hier. Celui-ci a « réitéré la nécessité d'un processus ouvert à tous en vue de trouver une solution durable aux défis que connaît le pays » pour justifier le rendez-vous « qui se tiendra au siège de la SADC à Gaborone, Botswana ».

Augusto Salomao, secrétaire exécutif du bloc économique régional a fourni d'autres détails sur la résolution. « C'est le dernier effort (...) pour tenter de convaincre toutes les parties qu'elles doivent prendre part à la feuille de route pour le bien de leur peuple », a-t-il affirmé selon l'Agence France presse. « Ce sera la dernière rencontre », a-t-il prévenu.

Comme le Sommet de la Troïka, celui des chefs d'État et de gouvernement a évité de trancher sur la feuille de route élaborée par l'équipe de médiation qu'il a mandatée. Il a préféré se cantonner à indiquer qu'il a « examiné le rapport du médiateur de la SADC sur Madagascar (...) notant l'évolution de la feuille de route », toujours selon le communiqué final, suscitant la question sur la valeur de cette feuille de route à ses yeux.

L'on ignore par quel bout prendre la décision de la SADC. Les résolutions du Sommet font défiler le film des différentes discussions allant des Sommets de Maputo, en passant par celui d'Addis-Abeba ou encore la « réunion de la dernière chance » à Pretoria, sans pour autant boucler la boucle.

Derrière le communiqué final et malgré l'explication d'Augusto Salomao, beaucoup de questions restent en suspens, provoquant des zones d'ombre sur le sort de la feuille de route et sur la sortie de crise. L'on ne sait pas qui sont les « parties prenantes » convoquées pour la réunion dans la mesure où deux approches restent sur la table, à savoir l'approche parti et l'approche mouvance.

Diversion

L'on se demande aussi si le Sommet a déjà défini des scénarios ou attend encore les entités sollicitées concernant l'ordre du jour, qui devrait cependant se baser sur la feuille de route. Il en est de même de la position de la SADC en cas d'un nouvel échec des discussions. En tout cas, celui-ci remet en cause, même d'une manière indirecte, les décisions prises après le paraphe de la feuille de route comme la formation du gouvernement dit d'union nationale.

A priori, la dernière rencontre à Gaborone pourrait être considérée comme une victoire, même relative, des mouvances des trois anciens Présidents qui avaient insisté sur un tel rendez-vous. Il reste à savoir l'état d'esprit avec lequel le régime de transition et les parties qui ont paraphé la feuille de route abordent la rencontre.

Des partisans du régime de la transition se sont pourtant montrés optimistes, croyant avoir obtenu la bénédiction de la SADC. « La feuille de route est OK. Il n'y a pas eu d'objections et il ne devrait pas y avoir de contestation », s'est réjouie Lanto Rakotomavo, vice-présidente du Conseil supérieur de la transition (CST) en début de soirée. Une caravane pro-régime a même circulé à d'Analakely et dans les quartiers environnants pour « informer les gens », selon l'un des manifestants.

Sentant la tournure qu'a prise le vent, Jean Lahiniriko, également vice-président du CST et président de l'Union des démocrates et des républicains pour le changement, une plateforme soutenant Andry Rajoelina, a été plutôt réservé en exposant sa position hier matin. « Il n'y a que les élections qui constituent la seule voie de sortie de crise. Les autres propositions ne sont qu'une diversion », a-t-il soutenu au cours d'une conférence de presse.GABORONE à Botswana

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