Tuesday, May 03, 2011

Après le Vary mora bientôt l'Essence mora


Si des mesures ne sont pas prises pour amoindrir les coûts du blocage des prix, les distributeurs pétroliers craignent le pire. Déjà l'on constate actuellement une pénurie dans certaines stations-service

« J'ai été au Qatar parce que c'est un pays qui pourrait nous aider en matière d'approvisionnement en carburants ». C'est ce qu'avait notamment déclaré le Président de la Haute Autorité de Transition Andry Rajoelina après que lui et sa famille ont passé le week-end pascal dans ce riche pays pétrolier du Golfe persique. Un week-end pascal pour négocier du « lasantsy mora »? On peut en tout cas dire que l'homme fort de la transition sait toujours se montrer (en paroles) soucieux de l'intérêt du peuple. Mais il reste à savoir si l'homme a effectivement pu trouver du pétrole à bon marché, que la transition avait d'ailleurs déjà promis au tout début de sa mise en place, sans avoir pu le réaliser jusqu'à présent.

Sceptiques. Quant aux pétroliers, ils demeurent sceptiques quant à la possibilité de trouver du pétrole à bon marché. « Le pétrole a un prix officiel et il n'y a pas de négociations possibles sur le marché pétrolier mondial », nous a déclaré un haut responsable d'une compagnie de distribution pétrolière. Il a cependant ajouté que cela pourrait se faire seulement dans le cas où un pays ou une riche entreprise pétrolière accepterait d'accorder un don en produit pétrolier pour Madagascar. Une éventualité difficilement envisageable dans le contexte actuel, surtout quand on sait que les transactions pétrolières se chiffrent par centaines de millions de dollars. Sauf évidemment si l'éventuel philantrope exige des contreparties à son geste.

De plus en plus intenable. Mais en attendant les résultats de ce séjour éclair, familial et pétrolier de Andry Rajoelina au Qatar, les distributeurs pétroliers continuent de faire les frais du blocage des prix imposé par le gouvernement. « Notre situation devient de plus en plus intenable », déclare ce pétrolier en arguant que « jusqu'ici le gouvernement n'a pas encore pris les mesures qui s'imposent pour amoindrir les conséquences néfastes du blocage des prix, sur l'exploitation des distributeurs pétroliers. Et lui, de citer, entre autres, l'absence d'une subvention. En tout cas, si la situation n'évolue pas et que si aucune mesure n'est prise convenablement, certains pétroliers envisagent le pire. « On ne peut pas continuer comme cela et si l'on continue ainsi, on pourra être forcé d'arrêter tout simplement les importations » selon un distributeur pétrolier. En somme, la prochaine importation de carburants qui devrait avoir lieu dans les semaines qui viennent risquent d'être compromise. Un danger imminent pour l'économie.

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