Un mouvement « populaire » peu connu à Taolagnaro (Fort-Dauphin), dans le sud de l’île. Depuis lundi, une foule défile dans le centre-ville en scandant des slogans hostiles au chef de région, puis stationne devant les bureaux de la région Anosy en agitant des pancartes qui réclament le départ du chef de région. Hier, craignant peut-être que les manifestants ne pénètrent de force dans les locaux de la région, les forces de l’ordre ont usé de grenades lacrymogènes : fuites, galopades et effervescence donc hier dans le centre-ville de Taolagnaro. Motif officiel de cette fronde contre le chef de région, Randriantefiarison Guillaume Venance : ces derniers jours, celui-ci a mis la main sur des auteurs de coupe illicite de bois de rose et les a jetés en prison. Les manifestants réclameraient donc la libération des détenus ainsi que la démission du chef de région.
En fait, la grogne aurait été provoquée par une série d’incidents mal gérés par la région, comme divers incendies dans les quartiers, puis l’écroulement d’un mur de soutènement qui a provoqué sept morts, ainsi que la découverte de ce réseau de coupe de bois de rose… Il est vrai néanmoins qu’en raison d’une inflation galopante (notamment sur le riz) et d’un chômage que QMM n’arrive pas à résorber, une atmosphère de crise plane sur la ville. Le tout est aggravé par le marasme dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme, causé par la crise politique. En tout cas, Randriantefiarison Guillaume Venance est un pro-Rajoelina qui a remplacé le précédent chef de région, le colonel de gendarmerie Roland Randriamampionona, officier à poigne, nommé par Marc Ravalomanana. Les « manifs » de Fort-Dauphin sont peut-être indirectement dirigées contre la gestion faite par le régime de transition. Raison pour laquelle on n’en parle pas sur les stations officielles…
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