Wednesday, April 13, 2011

Nos hopitaux manquent de pharmaciens


La sortie, hier, des nouveaux pharmaciens constitue un plus dans l'amélioration de la santé. Mais cela ne résout pas encore leur manque d'effectif.
Les hôpitaux publics malgaches manquent cruellement de pharmaciens. « Seul le centre hospitalier de Soavinandriana qui a un pharmacien. Les restes n'en ont pas », a déclaré, hier, Jean Rojo Rabemanantsoa, président de l'ordre des pharmaciens de Madagascar, lors de la sortie de la première promotion de pharmaciens d'Ambohitsaina. Ainsi sur les 250 pharmaciens qui travaillent à Madagascar, 206 sont dans l'officine et les restes, dans les industries pharmaceutiques ou travaillent comme agents de l'État. Le fait qu'un établissement hospitalier ne dispose d'aucun pharmacien handicape effectivement le traitement des patients. « Car la prescription des médicaments nécessite un travail de collaboration entre le médecin et le pharmacien, notamment pour le traitement de cancer et les maladies des enfants », explique le professeur Nantenaina Randrianjafisamindrakotroka, Chef du département Pharmacie à Ambohitsaina. Le cas de surdosage de vermifuge est ainsi un exemple. « Le responsable du centre a triplé le dosage de médicaments pour les enfants par méconnaissance du produit », continue le président de l'ordre des pharmaciens.
Encore insuffisant
La promotion « Ody aina tsiaro Pascal Rakotobe » dont la cérémonie de sortie officielle s'est déroulée hier est constituée d'une vingtaine de pharmaciens. Ce nombre ne va pas encore résoudre le problème du manque d'effectif des pharmaciens, notamment dans les autres régions de l'île. « Les 12 pharmaciens vont devenir des fonctionnaires et les autres vont travailler dans le secteur privé », annonce le ministre de la Santé publique, Pascal Jacques Rajaonarison. Et l'ordre de pharmaciens réclame pour que ceux qui sont fonctionnaires soient intégrés dans les centres hospitaliers d'Antananarivo. « Nous demandons l'intégration de ces pharmaciens dans les hôpitaux de références de la capitale afin de faciliter le suivi de leur travail », demande Jean Rojo Rabemanantsoa. Quid alors des autres régions ? Le ministre de l'Ensegnement supérieur, Antoine Zafera Rabesa, a soufflé un espoir face à cette question. « Nous allons continuer notre effort pour combler le manque », relate t-il. Mais cet effort risque de durer plusieurs années. « Car Madagascar n'a sorti des pharmaciens dans les universités qu'avant l'indépendence, dans l'École de médecine et de Pharmacie de Befelatanana », conclut le ministre de l'Enseignement supérieur.

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