Tuesday, April 19, 2011

Air Madagascar : la grande inquiètude


Le Président de la Transition Andry Rajoelina se dit inquieternant le moratoire donné par Bruxelles sommant les responsables de l’aviation civile de Madagascar ainsi que les dirigeants de l’entreprise à rectifier les irrégularités détectées sur les appareils de la compagnie.

Andry Rajoelina a alors reconnu lors de la conférence-débat d’Iavoloha de dimanche dernier que ce problème ne devrait pas être pris à la légère parce qu’il y va de l’avenir de la compagnie aérienne nationale mais surtout de l’image de Madagascar.

Il n’a pas manqué d’affirmer que si la sanction des autorités aériennes internationales tombent sur Air Madagascar, cela signifie que cette dernière se trouvera dans la liste noire des compagnies aériennes les moins sûres et donc déconseillées aux touristes. Cela peut également se solder par une interdiction de survol de l’espace aérien européen.

L’avis du président de la Transition, Andry Rajoelina, il le partage avec les professionnels malgaches du tourisme. En effet, dans ce milieu, l’on n’est pas indifférent à ce problème. Tout le monde est unanime à dire que la partie malgache a intérêt à régler le problème dans le délai accordé par Bruxelles surtout à un moment où l’on parle d’une relance du tourisme.

Le tourisme malgache n’a pas besoin d’une autre crise quelle qu’en soit la nature. Les opérateurs du secteur, ayant «tout vu» durant ces deux années de crise politique, ne souhaitent surtout pas que la compagnie aérienne nationale encaisse un nouveau coup dur.

Effectivement, les touristes ne prendront pas le risque de voyager avec une compagnie black-listée. D’ailleurs, aucune compagnie d’assurances n’acceptera d’assurer les touristes dans de telle condition. Faut-il noter que les tours opérateurs et agents de voyages travaillent avec des assureurs pour protéger leurs clients pendant leur voyage. Mais moratoire ou pas, la sécurité dans le transport aérien ne devrait pas être négligée.

L’Etat Malgache et Air France ont fondé la compagnie en 1962 sous le nom de Madair. Un an après, la compagnie fut rebaptisée Air Madagascar et l’Etat est actionnaire à environ 93%. La compagnie était pour la plupart du temps déficitaire depuis sa création, elle fut alors confiée à la société Lufthtansa Consulting qui la restructura. Par la suite, une autre compagnie Muzun Leasing One Ltd a repris la gestion mais le problème demeurait. Pour couronner le tout, un contrat de leasing sans entretien a été signé en 2004, engageant Air Madagascar à louer un Boeing jusqu’en 2014. C’est une série noire qui devra se terminer un jour, mais quand ? La compagnie sera-t-elle interdite de vol dans l’espace européen ?

Les responsables et les salariés de la compagnie ont actuellement les yeux braqués sur Bruxelles, car la Safety Assessement of Foreing Aircarft (SAFA) devrait rendre son verdict dans les prochaines heures suite aux anomalies et les normes de sécurité non respectées. Un verdict aux conséquences potentiellement dramatiques à tous les niveaux si Air Madagascar se trouve sur la liste noire des pays européens.



Il est à noter que suite au contrat signé en 2004, Air Madagascar serait toujours tenu de respecter les termes du contrat de location ainsi que de régler le loyer mensuel de 275000 de dollars et cela malgré l’interdiction de voler vers l’Europe.



De plus, cette situation diminuerait vraisemblablement le trafic aérien entre Madagascar et l’Europe et engendrerait indubitablement une hausse des prix. Au-delà de l’image de notre pays, il est primordial de remédier à ces problèmes et de redorer le blason de la compagnie, afin que les usagers ne soient pas les grands perdants de la décision de Bruxelles.

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