Wednesday, March 02, 2011

Des enseignants payés à Ar 10 000 par mois


Pour une abnégation, difficile de trouver mieux. De jeunes enseignants acceptent de toucher un salaire dérisoire pour sauver des enfants descolarisés.

2 000 à 10 000 ariary par mois, par enseignant, telle est la rémunération des cinq jeunes qui ont voulu faire revenir des enfants sur les bancs de l'école. « Ils ont initié ce projet, l'année dernière, en demandant la grande salle du fokontany », relate Razakaria Andrianjafimahatratra, président du Fokontany d'Ambodihady-Ambohimanarina.
Ainsi, ce projet vise notamment les enfants de ménages très défavorisés dans ce fokontany. « Les frais de scolarité constituent le principal obstacle aux parents pour éduquer leurs progénitures. Aussi, nous ne leur demandons qu'une petite participation de 2 000 ariary par enfant pour le fonctionnement de notre école », confie Melissia Ravoniarisoa, enseignante de l'école. Mais 20 % seulement des 120 élèves, de la maternelle à la 7ème, effectuent un paiement régulier des frais de participation. Ainsi, les 48 000 ariary collectés sont répartis pour payer les craies, les éponges et le
« salaire » des enseignants.
Problème financier
Malgré ce problème financier et l'absence de reconnaissance du ministère de l'Éducation nationale (MEN) de l'école, les enseignants relèvent le défi. « Un de nos objectifs, cette année, étant de présenter les 11 élèves dans la classe de 7ème à l'examen national », avance Melissia Ravoniarisoa. Nous enseignons les cours effectués par l’un de nos collègues travaillant dans une école privée qui a une autorisation d'enseigner pour suivre le programme du MEN. Mais les problèmes ne les découragent pas. « Nombreux sont les enfants qui ont cessé de fréquenter l'école pendant un ou deux ans. Et une dizaine d'entre eux ne mangent pas à midi faute d'argent », se plaint-elle. Savatina, une fillette de 12 ans, atteste ce propos de l'enseignante. « Ma petite soeur et moi avons cessé d'étudier pendant deux ans. Car notre mère, une intermédiaire, et notre père, un agent de sécurité, n'ont pas pu payer nos frais de scolarité », relate Savatina, une élève en classe de 7ème de l'école. Ces jeunes lancent, ainsi, un appel à ceux qui veulent bien les aider dans ce projet.

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