Tuesday, February 15, 2011

Michèle Alliot-Marie , et ses casseroles...


Le Canard enchaîné ne lâche pas Michèle Alliot-Marie, et fait de nouvelles révélations. L'hebdomadaire satirique avait révélé, le 5 février dernier, que la ministre avait profité du jet d'Aziz Miled, riche homme d'affaires tunisien associé à la famille Trabelsi , pour son séjour en Tunisie fin décembre, au début des émeutes qui devaient conduire au départ de Ben Ali.
(Aziz Miled)

Cette première affaire avait déjà mis la ministre dans l'embarras. Les nouvelles révélations de l'hebdomadaire pourraient être encore plus gênantes. Selon Le Canard, les parents de la ministre, Bernard et Renée Marie, âgés de 94 et 92 ans, qui étaient du voyage en jet avec la ministre des affaires étrangères, étaient venus pour investir dans une société civile immobilière (SCI).

Ils auraient racheté à Aziz Miled et à son fils Karim la totalité des parts de la SCI Ikram, dans laquelle ils possédaient déjà des parts. Le journal publie des extraits du registre municipal de la ville de Tabarka, où aurait eu lieu la transaction. Déjà propriétaires de 13 % de la SCI, les parents de la ministre auraient acheté la totalité des parts, pour un minimum de 325 000 euros, selon l'hebdomadaire.

"MA FEMME ET MOI SOMMES LES SEULS RESPONSABLES"

"Leur vie privée leur appartient. Les acquisitions qu'ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu'eux, et personne d'autre", a déclaré la ministre dans un communiqué. "Je ne peux concevoir que l'on puisse s'attaquer à la famille des politiques, et dans le cas présent à mes parents", a -t-elle observé. "Quand on a fini de passer ma vie, y compris privée, au peigne fin, c'est sur celle de mes parents qu'on enquête."

"Ma femme et moi sommes les seuls responsables", explique de son côté le père de Michèle Alliot-Marie sur Europe 1. Bernard Marie assure qu'Aziz Miled est un "ami" à lui, qu'il "connaît depuis très longtemps". Ce serait l'homme d'affaires qui aurait proposé aux parents de la ministre de réaliser une bonne opération financière. "Il m'avait dit : 'Je fais une opération à Gammarth et il nous avait emmenés la voir", précise-t-il. Bernard Marie s'est également expliqué, sur Europe 1, sur le choix des vacances de la famille en Tunisie. "Le 15 décembre, on devait – Michèle, Patrick [Ollier, le compagnon de la ministre, lui-même au gouvernement] et nous-mêmes – passer nos vacances en Dordogne. Vu le temps qu’il faisait, on s’est dit 'on ne va pas se geler en Dordogne'. Nous-mêmes avons 93 ans : c’est d’avantage du soleil qu’il nous faut."

Cette affaire s'était doublée d'un autre voyage, celui de François Fillon, qui a profité pour les fêtes d'un avion et d'un hébergement offerts par Hosni Moubarak, raïs egyptien chassé du pouvoir, vendredi 11 février. Le Canard rappelle à ce propos que le premier ministre avait déjà profité des largesses de l'Egypte en 2008 avec sa famille. A la suite de ces affaires, Nicolas Sarkozy a édicté des consignes, enjoignant à ses ministres de prendre leurs vacances en France, et à demander l'autorisation avant toute invitation à l'étranger.

ALLIOT-MARIE A BIEN EU BEN ALI AU TÉLÉPHONE

Le site Mediapart (lien payant) soulève de son côté un autre aspect du voyage de Mme Alliot-Marie en Tunisie. Alors que la ministre affirmait, début février, n'avoir eu "aucun contact privilégié" avec le président Ben Ali avant sa fuite, il s'avère qu'elle a eu M. Ben Ali au téléphone lorsqu'elle était en Tunisie. Cette conversation, évoquée dans un article du Nouvel Observateur, a été confirmée mardi à Mediapart par le ministère des affaires étrangères. "A cette période, Mme Alliot-Marie a eu un bref entretien téléphonique avec M. Ben Ali."
Le Monde.fr

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