Monday, February 21, 2011

Des vidéos vues en direct et stockées à l’abri



Apparus discrètement il y a deux ans, les réseaux sociaux dans lesquels les textes sont remplacés par des sons et des images s'installent sur Internet grâce à la généralisation des smartphones dotés de caméras et de micros intégrés.

L'un des plus en vogue est le réseau suédois Bambuser.com, qui permet de diffuser gratuitement des séquences vidéo en direct à partir d'un iPhone ou d'un téléphone Androïd. La qualité est variable, mais dans tous les cas, la magie du direct intégral joue à plein.

L'émetteur de la séquence est géolocalisé sur une carte Google, qui s'affiche sur l'écran du spectateur à côté de la vidéo. Une fois diffusé, le clip est stocké sur les serveurs de Bambuser, et pourra être vu en différé.

Comme sur un réseau social en mode texte, chaque membre de Bambuser possède sa page personnelle, ses fans, ses suiveurs et ses suivis. A noter que Bambuser a commencé à coloniser les autres réseaux en fournissant des passerelles permettant d'afficher ses vidéos sur une douzaine d'entre eux, dont Facebook et Twitter.

RANÇON DE LA GLOIRE

Bambuser est encore une petite start-up, mais elle approche déjà le million d'utilisateurs inscrits, sans compter les spectateurs occasionnels. Selon son fondateur Mans Adler, il est surtout présent en Scandinavie, dans les îles Britanniques et au Moyen-Orient: "Nous avons une communauté active en Egypte, affirme M.Adler, qui a raconté en images la révolte de la jeunesse dès la fin de 2010." Le jour des élections législatives du 5 décembre 2010, Bambuser a reçu près de 10 000 vidéos, qui tentaient de montrer les fraudes commises par le pouvoir.

En janvier, les manifestants ont utilisé Bambuser pour montrer l'ampleur du soulèvement: "Avec les services en différé comme YouTube, explique M.Adler, si un manifestant se fait repérer par la police alors qu'il est en train de filmer, il peut se faire confisquer son appareil avant d'avoir réussi à envoyer sa séquence. Avec Bambuser, quand la police saisit le smartphone, c'est déjà trop tard. Les images ont été vues en direct, et elles sont stockées à l'abri sur nos serveurs."

Rançon de la gloire, Bambuser a été bloqué par les autorités égyptiennes dès le lendemain de l'occupation de la place Tahrir, en même temps que Twitter.

Aujourd'hui, le flux d'images en direct venues d'Egypte a repris. On voit des scènes
de rue étonnantes, comme une farandole d'hommes et de femmes de tous âges au milieu de la circulation, ou une assemblée de grévistes en colère dans une usine chimique. Depuis la mi-février, des vidéos diffusées par des manifestants commencent à arriver de Bahreïn.

D'autres réseaux ont préféré miser uniquement sur le son, plus économe en bande passante et en mémoire. Ainsi, la start-up britannique AudioBoo propose un service de messages audio accompagnés de photos, de cartes Google et de passerelles vers les grands réseaux.

Audioboo, gratuit pour les particuliers, tente de gagner de l'argent en visant le marché des sites Web des grands médias. Il compte déjà parmi ses clients les sites Web de la BBC, du Guardian, et de Al-Jazeera, qui s'en est servi pour couvrir les événements du Caire.

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