Friday, February 25, 2011

L'utilisation prolongée du téléphone portable est-elle cancérigène ?


C'est une étude scientifique américaine qui vient de le révéler : le téléphone portable a bel et bien des impacts sur notre cerveau. En effet, les ondes électromagnétiques qui émanent du mobile entraîneraient bien des modifications du cerveau. De même, le téléphone portable émet davantage d'ondes électromagnétiques si le réseau est mauvais. Le débat fait rage à ce sujet, partant de l'existence ou non des effets nocifs de l'usage du téléphone portable sur le cerveau. Des chercheurs ont déjà mis en évidence ce lien entre l'usage du mobile et le cerveau, mais deux conclusions s'affrontent quant à la nocivité ou non de ces effets. Des études faites par des experts des grandes firmes de fabrication et de commercialisation de téléphones portables, d'une part, et par des experts plus indépendants, d'autre part, n'ont pas du tout les mêmes conclusions à propos du danger que représentent ces ondes électromagnétiques sur la santé, et notamment, le cerveau. Dans la récente étude américaine, une observation des effets de ces ondes sur le cerveau humain, a été effectuée. Il en est ressorti que lorsqu'un cerveau était exposé à un téléphone portable, il produisait plus de glucose dans sa zone la plus proche de l'antenne du téléphone. La mise à jour de cette évidence renforce les précédentes conclusions scientifiques prouvant que les ondes agissent sur le corps humain. En attendant de pouvoir disposer d'une étude qui trancherait enfin entre deux théories qui s'opposent, les autorités et nombre de membres du corps médical préconisent d'éviter une exposition prolongée du cerveau au téléphone portable et l'usage de celui-ci par les enfants en bas âge.

Utiliser un téléphone portable «active» le cerveau
L'émission d'ondes électromagnétiques due à l'utilisation d'un téléphone portable ne stimule que la zone située à proximité de l'appareil.

Cette stimulation cérébrale ne permet pas de conclure à un risque sanitaire.

Les téléphones portables suscitent bon nombre d'inquiétudes chez les utilisateurs. Jusqu'à présent, les questions ayant trait à leur implication dans l'apparition de tumeurs cérébrales ont fait l'objet de réponses contradictoires de la part des scientifiques. Si certaines études concluent à l'existence d'un lien de cause à effet, d'autres démontrent exactement l'inverse. L'an dernier, l'étude Interphone avait conclu à l'absence de risque accru de cancer pour les utilisateurs de portables mais elle avait néanmoins souligné que les recherches devaient être poursuivies .

Dans ce contexte, les travaux de chercheurs américains ne vont pas manquer de relancer le débat sur l'éventuelle dangerosité des portables. Ces médecins de l'Institut national de l'addiction aux drogues de Bethesda (dans le Maryland) ont mené une étude dont les résultats viennent d'être publiés dans le prestigieux Journal of the American Medical Association (JAMA).

Il en ressort que le simple fait de coller un téléphone portable à l'oreille augmente significativement l'activité du cerveau. Plus précisément, les ondes électromagnétiques ont un impact sur le métabolisme d'une région du cerveau sans qu'il soit pour autant possible de conclure à un danger réel sur la santé de l'utilisateur. Pour réaliser leurs travaux, ces chercheurs ont étudié et enregistré les réactions cérébrales de 47 patients à qui ils ont placé sur l'oreille un téléphone portable pendant cinquante minutes. Les cobayes ne devaient pas parler et aucun son ne sortait de l'appareil qui a été placé tour à tour sur leur oreille droite et gauche. Ils avaient reçu à deux reprises une injection de fluodésoxyglucose (un traceur). Le but étant de mesurer le métabolisme du glucose dans le cerveau, un important marqueur de l'activité cérébrale, une fois avec le portable activé (sans le son) et ce durant cinquante minutes puis ensuite avec le téléphone désactivé.

Les médecins ont ainsi pu comparer le lien entre l'activité métabolique du glucose et l'amplitude de la fréquence des signaux électromagnétiques émis par l'appareil. Après ils ont pu observer sur des images l'impact du portable sur le métabolisme du glucose dans le cerveau humain.

Les chercheurs ont constaté qu'une utilisation de cinquante minutes d'un mobile augmente le métabolisme du glucose dans une région du cerveau située au niveau de l'oreille, donc proche de l'antenne du téléphone. Leurs conclusions sont intéressantes car ils ont découvert que ce métabolisme ne variait pas sur l'ensemble du cerveau mais uniquement sur la zone située à proximité du téléphone portable, à savoir le cortex orbitofrontal et le pôle temporal. À cet endroit précis, le métabolisme du glucose était environ 7 % plus élevé comparé à la période durant laquelle le téléphone était éteint.

«Ces résultats montrent que le métabolisme du cerveau humain est sensible aux effets des ondes magnétiques s'il est exposé durablement à ces téléphones», observent les chercheurs américains. Un point de vue que partage le Dr Michel Desmurget, neurophysiologiste et directeur de recherche à l'Inserm. «Cette étude permet de voir que les ondes des téléphones portables ont bien des effets sur le métabolisme du glucose. Selon l'hypothèse la plus vraisemblable, ceci peut s'expliquer par une augmentation de l'excitabilité des neurones. Ces derniers étant plus excitables après avoir été soumis cinquante minutes à des ondes», explique Michel Desmurget.

Selon ce spécialiste, cette étude est une nouvelle pierre montrant que les mobiles ont des effets importants sur l'activité du cerveau. «Quant à savoir si le portable a ou non des effets cancérigènes, il faudra faire d'autres recherches avant de pouvoir l'affirmer. Plusieurs travaux sont actuellement en cours, notamment aux États-Unis. Les résultats seront connus dans les années à venir», conclut-il.

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