Monday, January 10, 2011

Une découverte de sépultre de Vazimba à ambatovy

Une sépulture « vazimba » et deux habitats ont été découverts l'an dernier par l'équipe d'archéologues d'Ambatovy, dans le périmètre de la mine. C'était dans le cadre des fouilles de sauvetage menées dans l’Ankay Bezanozano où se développe la forêt d’Ambatovy et dont les résultats ont montré ces découvertes inédites pour l’archéologie malgache et l’histoire de la Région Alaotra Mangoro. Des travaux d’expertise ont été réalisés en collaboration avec l’Association des

Archéologues de Madagascar (ADAM) sur le site culturel d’Ambohitranivo Behontsa. Celui-ci se trouve à l’ouest du site d’exploitation minière, sur lequel se trouve la route By-pass servant le projet Ambatovy.

Les fouilles d’Ambohitranivo Behontsa ont également permis de mieux comprendre le pays Bezanozano et le secret de ses monuments « perdus » dans la forêt. L'initiative s’inscrit dans le cadre de la valorisation de l’histoire et de la culture des habitants de l’Ankay par le projet minier. Bien entendu, l'existence de tels sites culturels, a fait l'objet d'une attention particulière, puisque le projet Ambatovy a détourné le tracé du pipeline à chaque fois qu’un site culturel ou archéologique s’est présenté.

Actuellement, l’équipe des archéologues continue ses travaux. Elle a pu, jusqu'à présent, collecter, traiter et interpréter plus de 4.800 vestiges archéologiques, conservés au Centre d’Etudes Régional Ethnologique et Linguistique de Toamasina (CEREL). Les archéologues ont également inventorié plus de 120 sites d’intérêt archéologique.

Le peuple Vazimba est selon la tradition orale le premier peuple habitant de l'île de Madagascar. Il a donné son nom à une période de l'histoire malgache qui prend fin au XVIème siècle. Aujourd'hui disparu, ce peuple a été l'objet de nombreuses spéculations, tenant en grande partie à l'apparence que prête à ses membres la tradition orale. L'ensemble des données historiques, archéologiques, ethnographiques et linguistiques ont permis d'apporter quelques éclaircissements à son sujet.

Selon la tradition orale malgache, la période vazimba (faha vazimba) se situe avant la phase d'expansion du royaume d'Alasora par le Roi Andriamanelo (1540-1575). À l'époque, les vazimbas sont les propriétaires de l'actuelle région de l'Imerina. Leur incapacité à s'unir en un seul royaume rend plus facile la conquête et l'occupation de leur territoire par Andriamanelo, d'autant qu'il était déjà habile à concevoir des armes en métal. Le « royaume » Vazimba s'affaiblit. Ralambo et Andrianjaka poursuivent les conquêtes de leur prédécesseur Andriamanelo. Certains Vazimbas se réfugient dans la partie ouest de l'île, les autres rendent les armes et cédent le « royaume » vazimba. Ce n'est que sous le règne d'Andrianjaka (1610 -1630) que les derniers Vazimbas disparaissent.

Les Vazimbas

Selon les croyances populaires, les Vazimbas sont des personnages mystérieux ayant vécu dans le pays merina (sur les Hauts plateaux) à une époque très lointaine. Ils suscitent chez les Malgaches aussi bien de la crainte que du respect. Les Vazimbas ont été transformé par la crédulité populaire en êtres hors du commun et déconcertants, en forces invisibles, et parfois méchants, pouvant hanter une source, une rivière, un rocher, un bosquet ou un vallon. Dans l'imagerie populaire, le Vazimba est un être de petite taille, à la peau cuivrée, au visage allongé, aux lèvres larges et pendantes cachant de très longues dents, auxquels s'ajoute un front aplati. Le tout réuni lui donne un aspect très laid et répugnant jusqu'à inspirer une peur viscérale. Les femmes Vazimbas, eu égard à leurs longs cheveux, sont souvent confondues avec les «Kalanoro» et les «Zazavavindrano» (sirènes). A part ces qualificatifs péjoratifs, on leur attribue également un caractère désagréable. Ces petits hommes de vazimba évitaient, paraît-il, tout objet ayant contact avec le sel. Il est interdit d'apporter de l'ail ou de la viande de porc sur leurs tombes et dans les environs. On affirme que leur niveau de culture était assez limité. Ils étaient, semble-t-il, loin de maîtriser la métallurgie et auraient fabriqué des armes avec de l'argile et des roseaux. De même, ils ignoreraient le fait que la viande de «jamoka», zébu, était consommable, ils laissaient donc traîner le bétail dans les champs.


Les ancêtres

Les Vazimbas se divisent eux-mêmes suivant leur habitat. Les «Vazimbas andrano», ceux qui savent nager, sont les descendants d'Olomà, dont on ignore les lieux de sépulture. Les «Vazimbas antety», ceux de la terre ferme, qui sont les plus nombreux, résident dans la vallée du Betsiriry. Les «Vazimbas antsingy», ceux des Tsingy du Bemaraha, plus connus sous le nom de Bôsy ou Beosy, vivaient dans des grottes et mangeaient les produits de la forêt. Les Vezo seraient également des Vazimbas, restés au bord de la mer. Et même les Betsileo et certains Merina seraient des métis de Vazimba et d'Ambaniandro.

Les traditions rapportent que les «Tompon-tany» (littéralement «maîtres de la terre», c'est-à-dire les autochtones par opposition à ceux qui sont arrivés plus récemment) de la région d'Ankavandra sont Ramboamana, une femme, et Ramboabesofy, un homme. Le couple aurait eu deux fils, Rangoromana et Zafihisoky, qui auraient amené les premiers bœufs dans le pays. Les propriétaires de bœufs avaient à leur service des bouviers, dont l'occupation favorite aurait été la chasse aux sangliers, les «tompo-dambo». Les premiers ancêtres, dont les lieux de sépulture soient connus, sont Ndrenavoavo, le premier à avoir descendu le fleuve Manambolo en franchissant les gorges célèbres, et sa sœur Pelamana. Ils sont enterrés à Tsirendresaka dans la forêt proche de Tsiandro. Leur tombeau est vénéré de tous les Vazimbas du Betsiriry, mais on ne tue jamais de bœufs, jadis ignorés de leurs ancêtres, pour leur rendre hommage.

Parmi les Vazimbas de l'Imerina les plus connus, on citera Ranoro, Vazimba sainte (Ranoromasina). Elle était, selon la tradition orale, une femme ordinaire, qui fut ensuite possédée par le Vazimba et se jeta au fond d'une source. À partir du moment où on ne la vit plus, Rabodonandrianampoinimerina et le peuple, surtout celui d'Antehiroka, priaient près de la source dans laquelle elle avait plongé et y effectuaient plusieurs rites. De son côté, Andriambodilova, le mari de Ranoro, fut expulsé à Ambohimanarina par le Roi Andrianjaka. C'est l'origine des Antehiroka.


Première population de Madagascar

Le terme vazimba est un nom attribué à un ensemble de la population qui formait les premiers Malgaches selon le Pr Rafolo Andrianaivoarivony. En d'autres termes, sont appelés vazimba ceux qui ont décidé de vivre à Madagascar jusqu'au XVème siècle. Dans l'histoire de Madagascar, on distingue deux vagues de peuplement. La première est celle du peuplement des Vazimba ou protomalgaches, et la seconde, celle du peuplement néomalgache. Ces deux vagues parlaient la même langue et avaient les mêmes cultures et civilisation. En décortiquant le terme vazimba, on obtient le préfixe « va » qui signifie peuple. Vazimba désigne donc à l'origine un peuple aujourd'hui disparu. Les études archéologiques, anthropologiques historiques et linguistiques démontrent qu'il résulte du mélange de populations indonésiennes et Africaines. Il n'existe pas de préhistoire pour Madagascar. Les premiers hommes sont arrivés au cours du premier millénaire de l'aire chrétienne.

En outre, l'histoire de la Grande Ile est étayée par la lutte contre cette population vazimba. Andriamanelo, durant son règne, ne supportait plus de vivre au milieu des divers royaumes vazimba qui envahissent les hautes terres. Il les chasse et les expulse vers l'ouest. Cela ne suffira pas à faire disparaitre ces royaumes, Ralambo, le fils d'Andriamanelo, et Andrianjaka, son petit-fils, poursuivent cette « mission ». Les règnes de ces derniers voient enfin la destruction totale des royaumes vazimba. Entre temps, des Vazimba ont été assimilés à la population. Andriamanelo, lui-même, serait le fruit d'un mariage mixte car sa mère Rafohy ainsi que sa grand-mère Rangita étaient des Vazimba.

Origine indonésienne

Il existe plusieurs versions sur le vazimba, chaque chercheur ayant élaboré sa propre analyse. Jean-Pierre Domenichini avance que le concept vazimba ne désignant pas une race aurait défini tout individu, toute société qui n'a pas dépassé un certain niveau technique caractérisé par l'absence de la connaissance de la métallurgie, de la riziculture et de certaines pratiques d'élevage, et par la suite tout individu ou groupe vazimba ayant réalisé cette révolution technique, deviendrait par ce fait même merina.


Ancêtres des Malgaches

Edouard Ralaimihoatra, quant à lui, dans son ouvrage « Histoire de Madagascar » (article intitulé : Les Primitifs malgaches ou Vazimba) s'est plutôt préoccupé de l'origine de la population primitive malgache. « On peut douter de l'homogénéité complète des Primitifs malgaches au point de vue ethnique. Néanmoins, l'élément indonésien formait le plus gros d'entre eux. Il a apporté dans l'île le fond de la langue malgache et des techniques d'origine indonésienne pirogues à balanciers, rizières inondées, cases en bois équarris ou en branchage construites sur pilotis, villages édifiés sur les hauteurs entourés de fossés, etc. Ce fond a reçu des apports résultant d'échanges humains entre l'Afrique et Madagascar, grâce à la navigation arabe entre les côtes de l'Arabie, de l'Afrique orientale et de la Grande Ile. Entre temps, les tombeaux et les lieux rattachés aux vazimba sont devenus des lieux de culte, avec leurs règles et interdits. Les enfreindre ou les bafouer attireraient colères et malédictions. Paradoxalement, à tort ou à raison, les vazimba sont en même temps dénigrés et respectés.

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