Thursday, January 06, 2011

Mbolatiana, une femme battante


Grande artiste à la voix exceptionnelle, Mbolatiana est de passage au pays. Malgré cette apparence de grande star, c'est aussi une femme de foi.

C'est chez sa famille, à Itaosy, que Mbolatiana, accompagnée de son fils, Noe Tahiana, et de son mari, Kutch, passe ses vacances, à Madagascar. Son dernier passage au pays date de 2007. On évoque souvent son parcours professionnel dans la presse, mais depuis 1998, l'interprète de l'hymne des IIIe Jeux de la Francophonie, en 1997, a, entre temps, fondé une famille.

Sereine et souriante, Mbolatiana semble avoir trouvé le bonheur. Et c'est le cas. Elle le confirme. Sur le plan professionnel, elle a presque tout réussi, ou, plutôt, atteint les objectifs qu'elle s'est fixés. Sur le plan personnel, après une période difficile, elle a fini par trouver le bonheur, une vie familiale harmonieuse.

De cette période difficile, l'artiste a retenu une chose : « Dieu a son plan ». Cette grande dame à la voix d'or, qui a charmé plus d'un, est une femme de foi. Mbolatiana évoque sans complexe son combat pour la maternité.

« À vrai dire, un an après mon mariage en 2001, mon mari et moi avons souhaité avoir un enfant. Mais on avait eu un certain nombre de difficultés. On a alors consulté des spécialistes. Après de nombreuses vaines tentatives, nous nous sommes dit que, peut-être, fallait-il remettre les choses entre les mains du Seigneur », confie l'artiste.

À la place des consultations médicales étaient prononcées des prières. Entre temps, Mbolatiana a décidé de multiplier les activités professionnelles. Elle s'est investi davantage dans la musique, sa thérapie. Elle a aussi été professeur de chants en réponse aux nombreuses sollicitations autour d'elle. C'était le moment pour la reprise de ses études à la fac, sans oublier la confection de sites Internet, une de ses passions.

D'un ton nostalgique, elle parle de cette période sans le moindre amertume. L'arrivée de Noe, son fils, a beaucoup changé sa vie. « Plus épanouie et avec plus d'assurance », c'est ainsi que son public malgache l'a revue, quelques années après son installation en France.

Une femme de foi

À l'entendre parler, Mbolatiana est une fervente chrétienne. Quand elle est en France, elle ne fait pas de dissociation. « L'essentiel c'est de rencontrer Dieu », fait-elle remarquer. Qu'elle soit évangélique, catholique ou protestante, une institution religieuse reste un endroit privilégié pour écouter les Bonnes paroles.

« S'il n'y a qu'une église évangélique, j'y vais. Quand je n'y vais pas, je trouve des homélies ou serments sur Internet », note Mbolatiana.

La foi a une place importante dans la vie de l'artiste. Et ça ne date pas d'hier. Quand elle était jeune, elle avait l'habitude de confectionner des versets bibliques sur des papiers plastifiés au scotch qu'elle distribuait à ses amis.

« Quand on a préparé le concert de décembre, avec Rija Ramanantoanina, j'ai trouvé un stylo sur lequel était inscrit un verset biblique. En voyant cela, Naly, le batteur, m'a dit sans hésiter que le stylo m'appartenait certainement. Au fait, dans le passé, je lui ai déjà donné un de ces versets que j'ai confectionné. Et il en a gardé un souvenir », raconte t-elle.

Le partage de foi, elle l'a hérité de son père. Et même dans un pays où la croyance en Dieu se trouve de plus en plus ébranlée, elle a réussi à convertir quelques-uns. Notamment une personne, son mari.

« Je ne voyage jamais sans ma Bible. Bizarrement, quand je suis rentrée à Madagascar, quelques mois après notre rencontre, mon mari, qui, au départ était un catholique non pratiquant, m'a appelé tous les soirs, de France, pour me lire le verset qu'il aimait quand il a lu la Bible. Je trouvais ça merveilleux !

Aujourd'hui, nous continuons à prier ensemble. Cela nous aide à vivre la vie dans la joie », confie Mbolatiana, émue.



Parcours

Avant 1990 : Mbolatiana a animé des soirées dansantes aux côtés des musiciens et artistes comme Mamy Bota, Jacky Ralph, Anselme (le frère de Tôty), Fano, Lava

1990-1992 : Elle a intégré le groupe Maxi avec Christophe Ramambazafy, Tovo J'Hay, Rivo, Jacquelin et The Specialist

1993-1996 : Elle était choriste du groupe Poopy

1994 : Son premier duo avec Njakatiana dans « Sarotra ny mitia »

1995 : Elle a sorti son premier single « Mpilalao fitia », une composition de Fanja Andriamanantena

1996 -1997 : Sortie du duo avec Jeannot, « Tsy anjara »

1996-2003 : Tournée Madajazzcar du Trio La Romance (Datita Rabeson, Eric Rakotoary, Mbolatiana)

1997 : Participation dans la comédie musicale « Kiolonolona », avec Mialy Rajohnson

1997 : Interprète de « La lumière qui nous unit », hymne des IIIe Jeux de la Francophonie

1998 – 2000 : Tournée en France avec Silo (La Déferlante, Francofolies...)

2000 : Stage en studio de variété, en France (chants et musique)

2001 : Création de « Toa kilalao », une comédie musicale, avec Mialy Rajohnson

2002 : Création du groupe Takalo, Mbolatiana et le guitariste Patrick Rinino (pop world)

2002 : Intégration dans le groupe Mako et Tomato, des collectifs d'artistes (scène européenne)

2002 : Intégration dans Dago Group (scène de la diaspora malgache)

2006-2008 : École de musique et de danse, reprise des études à la fac
Domoina Ratsara
Vendredi 07 janvier 2011

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