Wednesday, December 15, 2010

Un scandale contre Ravalomanana

Durant les sept années de règne de Marc Ravalomanana, des confidences plutôt déroutantes se sont déferlées dans divers milieux pour révéler que ce dernier aurait manifesté des intérêts particuliers pour la drogue.
Plus grave encore, de mauvaises langues l’ont donné comme un consommateur avéré de ces stupéfiants sans que, toutefois, personne n’en ait pu donner la moindre preuve. Néanmoins, les investigations que nous avons menées, avec l’aimable collaboration de nos confrères et consœurs du Club de la presse privée, nous ont permis de mettre la main sur un dossier compromettant qui révèle que non seulement Marc Ravalomanana est intéressé par la culture de marijuana à Madagascar mais encore et surtout il a voulu participer à l’ « Irius marijuana cup world championship » ou, tout simplement, à un… « championnat mondial de la culture de marijuana ». Scandale !
Le 13 janvier dernier, une lettre plutôt particulière a été enregistrée, sous le n°403, à la direction du Cabinet de la Présidence de la République. Une lettre qu’un certain Enrique Fornes Angeles, demeurant à l’ « Apartado de Correos 490 » 46080 Valencia (Espagne), a envoyée à Marc Ravalomanana, alors président de la République de Madagascar. Une lettre (en 5 langues : chinoise, hindoue, arabe, anglaise et espagnole) où a été joint le règlement d’un concours dénommé « Iuris marijuana cup world championship » ou, tout simplement, « championnat mondial de la culture de marijuana ». Dans sa fameuse missive, Enrique Fornes Angeles a invité Marc Ravalomanana, étant un Chef d’Etat, à contribuer activement à toutes les actions visant le démontage du bien - fondé de la lutte contre la drogue menée en Europe. Une adresse électronique (www.marihuanaiuriscup.com) a même été donnée par l’expéditeur pour guider le destinataire dans toutes ses entreprises allant dans le sens de ce « combat » pour le… bien - fondé de la culture et de la consommation de la drogue dans le monde. La même lettre a également invité Marc Ravalomanana à « fermement dénoncer toutes les conventions internationales contre les drogues et à encourager la culture de la drogue en faveur du drug tourism ». Car, selon toujours cette missive, le développement de la culture de la drogue pourrait faire drainer « des millions de touristes à Madagascar ».
« Coupe du monde de marijuana 2010 »
En tout cas, M. Ravalomanana a été invité par Enrique Fornes Angeles, se désignant (dans sa carte de visite) comme un « Consultoria antiprohibicionista planta de marijuana (Cannabis) » ou « Consultant en anti - prohibition de la culture de marijuana » et un « activist, lawyer, masters degree in family mediation », à participer à la… « Coupe du monde de marijuana 2010 » dont l’objectif est de « juger les 100 meilleures cultures de marijuana au monde ». Et, comme récompense, les « champions du monde » en la matière vont recevoir des coupes « Forne’s cup stars ». Selon le règlement dont il s’agit, cette « Iuris marijuana cup » est caractérisée par sa rigueur et son engagement politique. Et « la mission est de donner une meilleure qualité et de promouvoir la créativité à la culture de marijuana ainsi que de promouvoir la légalisation de la drogue dans le monde entier ».
Comment participer à ce fameux championnat du monde ? La même missive est claire là - dessus : « envoyer 10 g de poudre, provenant de votre plantation, à Enrique Fornes Angeles, sous pli fermé. Joindre votre adresse mail avec la preuve de paiement du droit de participation ». Et le dernier délai d’inscription ? « Jusqu’au 31 décembre 2009. Les résultats de la compétition seront connus dans les quatre premiers mois de 2010. Le siège mondial officiel est à Valencia en Espagne. La langue officielle est l’espagnole », dixit la lettre.
« Hautement confidentielle »
Comme ce « World championship » pas comme les autres ne semble pas faire dans les dentelles, son règlement prévoit également une sorte d’extension des disciplines à concourir : « pour les années à venir, le Iuris marijuana cup sera également étendu aux produits dérivés de la culture de marijuana, telles les résine et huile de cannabis, boissons provenant des cannabis, liqueur, nourritures et autres, de telle sorte qu’un large nombre d’experts dans le monde pourra donner leurs opinions, en utilisant des méthodes scientifiques avancées, dans l’analyse des composantes chimiques et promouvoir la créativité dans l’utilisation de la marijuana dans toutes les applications scientifiques ». Une invitation, à participer à ce championnat du monde, qui reste très significative quant à son slogan : « si vous plantez de la marijuana et que vous souhaitez une bonne reconnaissance de votre culture, prenez part à cet événement qui demande de l’engagement pour le plus haut niveau de qualité de marijuana ». En parallèle, ce « sommet » plutôt insolite recèle un autre objectif : « campagne mondiale pour la légalisation de la marijuana et la dénonciation unilatérale des traités de 1961, 1971 et 1988 qui sont contre la drogue ». Dans sa conclusion, cette fameuse lettre - « hautement confidentielle », a – t - on indiqué - étale une publicité dont la teneur reste sans équivoque : « êtes - vous un cultivateur ou un activiste de la marijuana ? Votre marijuana est - elle parmi les 100 meilleures dans le monde ? Participez à la compétition. Envoyez votre échantillon. Parmi les retombées que vous pourrez espérer, nous vous assurons une publicité effective et énorme ».
« Guide pratique »
Par ailleurs, le même dossier recèle un véritable « guide pratique » où Enrique Fornes Angeles a donné à Marc Ravalomanana toutes les stratégies, à déployer par ce dernier, se rapportant à un thème très très révélateur : « comment légaliser la drogue ? ». Ainsi, nous vous livrons des extraits de ce document spécial pour vous permettre d’être fixés quant à la manière avec laquelle cette véritable mafia internationale de la drogue voudrait pousser Madagascar, par le truchement de Marc Ravalomanana, au fond du ravin : « mission, que chaque pays qui souhaite légaliser toutes les drogues puisse le faire en une année. Objectif général, promouvoir la culture de drogue. Objectifs spécifiques, les trafics de drogue ne doivent pas être classés comme des infractions et pénalement sanctionnés ; les prisonniers pour des affaires liées à la drogue devraient être relâchés ; il devrait y avoir des formations continues sur la culture de drogues ; autorisation de la consommation de drogues pour tous, même pour les enfants ; la culture, la production, la distribution, la manufacture et la vente de tous les types de drogues devraient être encouragées ; le secteur de tourisme lié à la drogue devrait être aidé autant que possible, encourageant les touristes étrangers à venir visiter le pays où l’on peut consommer librement de la drogue. Objectifs additionnels, des effets minimes pourront emmener vers des changements majeurs, les choses changent quand elles sont observées et le changement de contexte pourra aider à résoudre les conflits. Peut - être dans le futur, avec le progrès scientifique, il sera possible de dire que les adolescents et les jeunes gens peuvent consommer habituellement de la drogue. Objectifs opérationnels, comment atteindre les objectifs cités ci - dessus et comment légaliser la drogue ». De même, le même « guide pratique » invite Marc Ravalomanana à frapper très très fort : « envoyer une lettre au Gouvernement américain et à l’Union européenne. En résumé, il faut leur dire que votre pays va dénoncer et désavouer les conventions internationales contre la drogue de 1961, 1971 et 1988 ; qu’ils n’ont pas à s’inquiéter, que vous savez ce que vous faites, que ce n’est pas une simple expérimentation mais une profonde réflexion sur ce qui devrait être fait. Si les Usa ou les pays membres de l’Union européenne ne sont pas d’accord, vous devez répondre simplement que vos relations avec eux resteront bonnes mais qu’ils devront être prudents s’ils envisageaient de fermer leurs portes pour vous, parce que des millions d’autres portes vous seront ouvertes, et qu’ils devront faire attention car vous gagnerez si les choses venaient à être compliquées ». Un « guide pratique » qui aligne également « les erreurs à ne pas faire » : « la législation pour la drogue ne doit pas être faite sous la contrainte, c’est – à - dire - par exemple - qu’il ne faut pas sélectionner entre les drogues à légaliser, en fonction de l’appréciation des consommateurs. Il ne faut pas non plus limiter l’accès à la drogue à une certaine catégorie de personnes ou de places seulement. S’il y a hésitation dans la légalisation des drogues, il ne peut y avoir de culture de drogues et les trafiquants de drogue continueront à aller en prison ».
Bref, au vu de ce dossier scandaleux, une chose est indiscutable : en voulant participer à ce championnat mondial, Marc Ravalomanana a révélé qu’il a déjà sa plantation de cannabis à Madagascar et que sa visite officielle en Colombie, antre de la culture et de la consommation de la drogue, n’est guère innocente !

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