Tuesday, December 14, 2010

Madagascar pourrait-il vraiment se passer des bailleurs de fonds?

Faute de ressources suffisantes, l'Etat aura du mal à financer les travaux publics prioritaires pour le développement

Madagascar pourrait-il vraiment se passer des bailleurs de fonds, comme le prétendent certains politiciens de la transition ? La réponse est évidemment non puisque même le budget préparé par le ministère des Finances de la HAT mise encore sur les financements extérieurs.

En effet, à propos du programme d'investissement public, le projet de loi de Finances pour 2011 indique notamment : « En ce qui concerne les dépenses d'investissements dans le cadre du budget général, elles connaissent une augmentation de 32% par rapport à la loi de Finances rectificative 2010, passant de 948,6 milliards à 1251,9 milliards en 2011. Les financements de sources extérieures constituent 60,7% de l'enveloppe globale du PIP ».

Inachevé

Autrement dit, l'Etat devra trouver 750 milliards ariary de ressources externes pour financer une partie des investissements publics. Comme ce ne sont pas les 100 millions USD (environ 221,6 milliards ariary) de Wisco qui suffiront pour y faire face, l'Etat devra donc penser aux aides extérieures des bailleurs de fonds traditionnels. En l'occurrence sur les financements déjà accordés par les bailleurs de fonds traditionnels, mais qui n'ont pas été suspendus en raison de leur impact direct sur les couches les plus défavorisées. Il reste à savoir si ces fonds dont l'utilisation répond à un certain nombre de critères pourraient être destinés au programme d'investissement public prévu dans la loi de Finances 2011. Un programme qui risque par ailleurs d'être inachevé, comme c'est le cas pour cette année 2010, où sur une prévision de 1329,8 milliards, seulement 948,6 milliards ont été débloqués.

La règle

Dans tous les cas, l'Etat aura du mal à faire face à ses dépenses en général parce que depuis le début de la crise politique, les recettes budgétaires n'ont jamais cessé de baisser. C'est ainsi, par exemple, que de 3167 milliards ariary en 2009, les recettes fiscales n'étaient que de 2117 milliards ariary dans la loi de Finances initiale de 2010, avant d'être réduites encore une fois à 1904,7 milliards ariary dans la loi de Finances rectificative de 2010. Pour 2011, la prévision de recettes fiscales est de 2311,6 milliards ariary. Mais la question qui se pose est de savoir si cette prévision sera maintenue ou fera, une fois de plus, l'objet d'une révision à la baisse. Comme c'est toujours la règle depuis la transition.

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