Saturday, October 02, 2010

Ratsiraka pourrait revenir à Madagascar dans quelques jours


Alors que la majorité des acteurs politiques dans le pays et membres de la Société civile a été reçue par les émissaires de la Sadc à l’hôtel Colbert, sous d’autres cieux l’ancien Président Didier Ratsiraka, deux fois destitué par son propre Peuple, prépare son retour au pays et il semble qu’il ait voulu faire le remake de son entrée en vedette en 1996 après avoir quitté le pouvoir suite à l’événement de 1991. Pourtant, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis son départ en 2002.

Etant intervenu sur une chaîne privée de la Capitale, le Président Didier Ratsiraka a annoncé son retour au pays prévu dans les prochains jours, et à 74 ans, il semble qu'il ait rêvé de revivre la même histoire. Après avoir observé quelques mois de silence durant lesquels plus d’un observateur politique malgache se sont demandé ce qu’il préparait, il a finalement décidé de rentrer. Il a pourtant oublié que Andry Rajoelina n’est pas son successeur direct, si nostalgie il y a actuellement c’est peut - être envers le précédent régime, c’est – à - dire celui du Président démissionnaire Marc Ravalomanana. Alors qu’en 1991, la comparaison s’est faite entre lui et l’ancien Président Albert Zafy.
Rappelons qu’en juin - juillet 1991, la série de manifestations a exigé une révision de la Constitution et le départ de Didier Ratsiraka. Le mouvement des Forces vives (Hery Velona), ayant regroupé toute l'opposition, a décidé la création d'un Gouvernement parallèle. Albert Zafy Premier ministre, la grève a paralysé le pays durant plusieurs mois. Au mois d’août de la même année, malgré un remaniement ministériel, les manifestations se poursuivent. Le 10 août, les Forces de l'ordre ont tiré sur la foule en marche vers le Palais d’Iavoloha, faisant 12 morts selon les autorités, plus d'une centaine selon l'opposition.
31 octobre, une Haute autorité de l'Etat pour la Transition vers la 3e République, présidée par Albert Zafy, est instituée. Didier Ratsiraka demeure chef de l'Etat en tant que symbole de l'unité nationale, mais Albert Zafy conduit l'essentiel des affaires du pays. Août 1992, une nouvelle Constitution pour l'avènement de la 3e République a été adoptée par voie de référendum.
Rappel de la dérive tribale
Février 1993, Albert Zafy est élu président de la République. Et trois ans après, la crise politique entre le Président Zafy et le Parlement a fragilisé le pouvoir du vieux professeur. Et le 5 septembre 1996, de plus en plus critiqué pour sa personnalisation du pouvoir, Albert Zafy est destitué par la Haute cour constitutionnelle. Ayant profité de la situation, l’ancien Président Ratsiraka a fait un retour triomphal et le 29 décembre de la même année, il a remporté de justesse l'élection présidentielle anticipée, avec 50,7% des suffrages contre 49,3% pour Albert Zafy. Mais l’événement 1991 comporte plusieurs différences par rapport à celui de 2009.
Quoi qu’il en soit, il a annoncé qu’il a 2 ou 3 solutions sur la crise malgache mais il a voulu le déclarer de vive voix avec ses concitoyens et ceci afin d’éviter « le danger imminent de la dérive tribale dans le pays ». Ainsi, il n’a jamais changé dans sa stratégie de rappeler ce soi - disant danger ethnique et imminent du pays qui jusqu’ici ne se réalise jamais et son caractère de pédant reste en lui, c’est lui qui détient le sésame efficace de la crise malgache.
Il a également indiqué que « la tenue du référendum du 17 novembre prochain se trouve trop précipitée par rapport au contexte actuel, une mesure qui risque d’envenimer la situation et qui devrait être annulée ». Par ailleurs, l’ancien Président Ratsiraka a toujours une réponse évasive quant à son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle.
Recueillis par Corinne R.

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