Thursday, June 03, 2010

Contrat de vente de l'eau de Mananara


Quatre mois après sa première lettre, le « Collectif pour la défense des terres malgaches - Tany » revient à la charge pour demander aux autorités locales plus d’éclaircissements sur le contrat de vente du fleuve Mananara. « Quelles sont les contreparties pour les citoyens malgaches ? A qui seront versés les revenus engrangés ? » s’interroge cette association.Le 31 janvier dernier, l’association « Collectif pour la défense des terres malgaches - Tany », basée en France, a adressé une lettre aux autorités pour une demande d’informations concernant le contrat de vente de l’eau du fleuve Mananara, dans le Nord - Est de l’Ile. Mais, selon sa présidente, Mamy Rakotondrainibe, elle n’a reçu aucune réponse jusqu’à maintenant. Raison pour laquelle, le premier responsable de cette association a de nouveau envoyé une missive aux autorités compétentes du régime de la Transition, dont le ministre de l’Eau, après quatre mois d’attente.
« Fidèle à ses engagements pour la défense des terres et des paysans malgaches, le Collectif Tany est préoccupé par le projet de vente d’eau du fleuve Mananara - Nord dont l’état d’avancement demeure obscur pour les citoyens malgaches, comme nous l’avions indiqué dans une lettre datée du 31 janvier 2010 qui vous a été adressée et qui a été rendue publique par des organes de presse malgaches et des Ong internationales », a – t - il signalé. En fait, cette association a besoin de plus de transparence sur le contrat de vente d’eau douce à destination d’un pays du Golfe persique. Considérée comme la plus pure de la planète, l’eau du Mananara est très convoitée par les consommateurs.
Deux protocoles avec une société canadienne
Sans pour autant révéler ses sources, le « Collectif Tany » a laissé entendre que ce projet a fait l’objet de la signature de deux protocoles d’entente en 1988 et 2005 entre le Gouvernement malgache et une société canadienne et que, entre ces deux périodes, des modifications importantes des termes du contrat auraient été apportées, à savoir l’allongement par deux de la durée du projet et la multiplication par trois du volume d’eau à fournir.
Le doute plane toujours sur ce contrat tant que les autorités n’aient pas livré leurs versions des faits. Quel est le pays du Golfe destinataire ? Quelles sont les contreparties pour les citoyens malgaches ? A qui seront versés les revenus engrangés ? Quel est le volume d’eau douce à fournir dans le dernier contrat signé entre les autorités malgaches et la société canadienne ? Qui a réalisé les études d’impact environnemental et quels en sont les résultats précis ? Bref, des zones d’ombres qui nécessitent des éclaircissements de la part des autorités locales. Des bruits circulent dans les coulisses que l’ancien Président de la République est impliqué dans cette affaire. Mais le mutisme de l’actuel dirigeant a suscité beaucoup de supputations. Qui a intérêt à cette rétention d’informations ? A ce rythme, cette affaire pourrait être exploitée par les détracteurs de la Transition.

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