Thursday, June 10, 2010

COFACE: Madagascar dans la liste noire

Depuis la crise de 2009, les organismes internationaux de notation des performance économique et politique ne cessent de déclasser Madagascar. Ce qui provoque une fuite des capitaux.



« Les perspectives économiques et politiques très incertaines et un environnement des affaires comportant de nombreuses lacunes sont de nature à détériorer sensiblement le comportement de paiement. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est élevée ». Plus que jamais, la situation économique et politique à Madagascar correspond à cette notation de la COFACE (Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur) qui classe toujours la Grande Ile dans la catégorie C, regroupant les pays à très haut risque pour les investissements directs étrangers.

Coup d'Etat

En tout cas, cette constatation de la COFACE, dont les informations sont très suivies sur le plan du commerce et des investissements internationaux, ne fait que concourir à la mauvaise image de Madagascar sur le plan mondial. L'analyse de la COFACE confirme par ailleurs que cette crise a fait beaucoup trop de mal au pays. Selon la COFACE, « La combinaison de la crise politique et de la crise économique a fait chuter la croissance en 2009. Le coup d’Etat a conduit à la remise en cause des flux d’IDE et à la suspension d’une part significative de l’aide bi- et multilatérale (hors aide humanitaire), la communauté internationale ne voulant pas cautionner le renversement d’un gouvernement élu. Par ailleurs, l’effondrement de la demande étrangère a contribué à la chute des exportations malgaches qui ont affecté les secteurs textile, des mines et de la pêche. Les recettes touristiques ont baissé significativement dans le contexte d’incertitude politique. Le bâtiment et les travaux publics ont pâti de la réduction de l’aide internationale »

La note de la COFACE de continuer que: « La persistance de la crise politique freine la reprise de l’activité. La relance des flux d’aides internationales reste, en effet, suspendue au retour à l’ordre constitutionnel. Dans ce contexte, le secteur du BTP, tributaire de l’aide au développement, devrait rester atone. Par ailleurs, l’achèvement des mines d’ilménite, de nickel-cobalt et de charbon, reste suspendu à la reprise des flux d’aides internationales et au maintien des IDE. En outre, le secteur touristique, malgré un léger rebond, continue de pâtir de l’incertitude politique.

Triste réalité

Des notes négatives, en somme, et qui ne font qu'aggraver la position internationale du pays. Ce, d'autant plus que d'autres organismes internationaux confirment cette triste réalité dans leurs analyses, notamment sur l'environnement des affaires à Madagascar où il devient de plus en plus difficile de travailler. A l'instar de la Banque Mondiale qui, dans une récente étude sur le secteur privé, annonce que « la promotion du secteur privé est fortement liée à la mise en place d'un climat des affaires qui réduit les coûts de création d'opérations des entreprises dans le pays. » Cette étude de continuer: « Plus grave, plusieurs carences ont augmenté à la suite de la crise politique, affectant la confiance des investisseurs qui retardent où annulent leurs projets, où même préfèrent partir à l'étranger ». En somme, la crise actuelle se trouve plus que jamais à l'origine des maux du pays. Les politiciens le comprennent-ils?

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