Saturday, May 15, 2010

L'euro dégringole et l'ariary s'apprécie

La situation la plus difficile depuis la 2e guerre mondiale

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, estime dans un entretien à paraître lundi 17 mai dans l'hebdomadaire Spiegel que les marchés se trouvent dans "la situation la plus difficile depuis la deuxième guerre mondiale, voire depuis la première".
"Nous avons vécu et vivons des temps véritablement dramatiques", poursuit-il, estimant qu'en fin de semaine passée, lors de la vague de panique sur les bourses européennes, "les marchés ne fonctionnaient plus, c'était presque comme au moment de la faillite de Lehmann Brothers en septembre 2008".

Dans cette interview, Jean-Claude Trichet laisse entendre que c'est aux gouvernements européens, plus qu'aux marchés monétaires, qu'incombe la responsabilité du recul de l'euro, qui est tombé vendredi à un nouveau plus bas de 18 mois face au billet vert. Il estime que l'euro n'est pas en butte à des attaques spéculatives et considère que l'Europe doit envisager des changements profonds en vue de prévenir et de sanctionner les écarts de conduite des Etats en matière de politique économique. "Ce n'est pas une question d'attaque contre l'euro. Cela concerne le secteur public et donc la stabilité financière dans la zone euro, explique-t-il. Il est clair que les Européens ont pour principale responsabilité de prendre des mesures appropriées pour contrebalancer les tensions actuelles en Europe."

Le président de la BCE plaide également pour un contrôle renforcé des budgets nationaux. "Nous devons faire un bond en avant dans la surveillance mutuelle des politiques européennes en Europe. Nous avons besoin de meilleurs mécanismes pour prévenir et sanctionner les écarts de conduite." "Il nous faut une mise en oeuvre efficace du contrôle mutuel, nous avons besoin de sanctions efficaces pour les atteintes au Pacte de stabilité et de croissance. La BCE réclame ici de profonds changements", souligne-t-il.

Jeudi, la Commission européenne avait proposé d'examiner en amont les budgets nationaux. "On ne peut pas avoir une union monétaire sans avoir une union économique, a plaidé José Manuel Barroso, le président de la Commission. Si les Etats ne veulent pas d'une union économique, ils doivent oublier l'union monétaire." L'idée a d'ores et déjà été rejettée par certains pays comme la Suède, et les parlementaires français sont loin, dans leur grande majorité, d'y souscrire.


Appréciation trompeuse de l’Ariary
Une Ariary qui s’apprécie ne peut qu’encourager certains opérateurs économiques seulement, il faudrait savoir si la base est solide.

La situation de l'Ariary sur le MID (Marché Interbancaire des Devises) semble s'améliorer depuis plusieurs séances. En effet, les cours évoluent dans une fourchette très étroite mais le fait est que la monnaie nationale affiche en ce moment une forme qui étonne le milieu financier. Sans vouloir se montrer trop pessimistes, les financiers avouent que le comportement actuel de l'Ariary ne reflète pas toujours la réalité. Quoi qu’il en soit, l’Ariary poursuit sa remontée par rapport aux devises pivots du Mid.

Euphorique

Sur le site officiel de la Banque Centrale de Madagascar (www.banque-centrale.mg), les évolutions des cours que ce soit pour la parité euro/ariary ou pour la parité dollar/ariary montrent que la monnaie malgache semble se porter bien. En effet, à la clôture du Mid mardi dernier, jour où a eu lieu la dernière séance de la semaine, l'Ariary a terminé à +38,56 points par rapport à l’euro, le cours passant de 1/2 646,73 lundi dernier à 1/2 608,17 la séance d’après, c'est-à-dire le mardi 11 mai. Par contre, la monnaie nationale a eu un léger relâchement par rapport au dollar, ce dernier se négociant à 2 048,84 lors de la dernière séance de la semaine contre 2 037,37 la veille. Il faut cependant noter que par rapport aux cours de la semaine dernière, l’on peut affirmer que l’Ariary n’a cessé de s’apprécier. L’on peut par exemple noter que par rapport à la situation du 03 mai dernier, où l’euro valait encore 2 700,98 ariary, l’on peut dire que la monnaie malgache est euphorique.

Une réalité toute autre

Par rapport aux évolutions des cours sur le Mid, les observateurs, notamment ceux opérant dans le milieu financier, ne manquent pas de noter que la réalité devrait être différente de ce qui se passe actuellement sur le marché. En effet, ces derniers font remarquer que les bailleurs de fonds ont déjà fermé les robinets depuis l’année 2009 et qu'il n’y avait presque plus de devises découlant d’un financement extérieur parvenues dans les caisses de l’Etat. Or, c’est le seul moyen pour le pays - les investisseurs miniers entrant dans une phase avancée de leur processus d’installation, donc plus grand- chose à espérer de leur part en terme de rentrée de devise - d’amortir la précipitation de l’Ariary. Dans le contexte actuel, l’Ariary devrait se retrouver plus bas mais, par on ne sait quelle magie, les cours semblent se stabiliser à un niveau encore meilleur que celui connu du milieu financier ces derniers mois.

Alors, les questions se posent dans le milieu économique sur les origines de cette forme de l’Ariary. Les opérateurs économiques sont conscients que seule une entrée massive de devises de l’extérieur peut sauver l’Ariary d’une chute brutale. Pourvu qu’il s’agisse d’argent gagné proprement.

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