Friday, May 08, 2009

Que reste-t-il des colonies françaises ?

LES PERIODES FASTES
L’empire colonial français est l'ensemble des territoire ultramarins colonisés par la France. Commencé au XVIe siècle, il a connu une évolution très contrasté selon les époques, aussi bien par son étendue que par sa population ou sa richesse. Les colonies ont connu différents statuts et modes d'exploitation, des colonies antillaises semi-autonomes et esclavagistes de la fin du XVIIIe siècle à l'Algérie française gouvernée de manière autoritaire du milieu du XIXe siècle au début du XXe siècle, puis progressivement assimilé à la métropole jusqu’au début des années 1960.
On distingue généralement deux périodes concernant les empires coloniaux français, le pivot étant la Révolution et l'époque napoléonienne au cours desquelles la France perdit les derniers restes de sa première aventure coloniale. Le Premier espace colonial, constitué à partir du XVIe siècle comprend des territoires nord-américain, quelques îles des Antilles, les Mascareignes et des comptoirs en Inde et en Afrique. Il connaît son apogée grâce aux exportations antillaises (Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe) de café et surtout de sucre entre 1763 et la fin des années 1780.
LE DECLIN
Il s'effondre brutalement dans la décennie suivante avant de disparaître presque entièrement sous le Premier Empire.
Le Second espace colonial, constitué à partir des années 1830, se compose principalement de régions d'Afrique, acquises à partir des anciens comptoirs, mais aussi d'Asie (Indochine) et d'Océanie (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides). Ce Second empire colonial était de la seconde moitié du XIXe siècle et au XXe siècle le deuxième plus vaste du monde, derrière l'Empire colonial britannique. À son apogée, de 1919 à 1939, il s'étendait sur 12 347 000 km² terrestres. Incluant la métropole française, les terres sous souveraineté française atteignaient de 1920 à 1939 12 898 000 km², soit environ 8,6% des terres émergées. Il était contrôlé par les Forces coloniales françaises.
Aujourd'hui, les restes de ce large empire colonial se retrouvent dans la France d'outre-mer, composée de quelques dizaines d'îles et archipels de l'océan Atlantique, des Caraïbes, de l'océan Indien, du Pacifique Sud et du continent Antarctique, ainsi qu'un territoire continental en Amérique du Sud, ce qui fait désormais 123 150 km², soit près de 1 % de sa superficie d'apogée de 1939. Quatre d'entre eux sont des départements-régions. Il vit en 2005 dans ces territoires environ 5 850 000 personnes qui jouissent d'une représentation politique au niveau national, ainsi que de divers degrés d'autonomie.

LE CAS MAYOTTE

Mayotte tient son nom de son surnom historique en arabe « Jazirat al Mawet » ou « Île de la mort ». En effet, il est probable que de nombreux navires se soient fracassés sur la barrière de corail qui protège l'île.
En 1500, un sultanat est établi sur l'île de Mayotte. Plus tard, en 1503, l'île est découverte par des navigateurs portugais qui la noteront sur les cartes.
En 1832, l'île est conquise par Andriantsoly, ancien roi Sakalava du Boina à Madagascar. Suite à la prise de Nosy Be (Madagascar) en 1840, les Français prennent connaissance de la présence d'un roi Sakalava à Mayotte. Mayotte devient colonie française le 25 avril 1841, alors que la rivalité franco-britannique pour le contrôle des autres îles allait tourner à l'avantage de la France. En 1886, la Grande Comore, Mohéli et Anjouan deviennent protectorat sous la direction du gouverneur de Mayotte. Tandis que Mayotte, quant à elle, garde un statut de colonie. À partir de 1908, l'ensemble des Comores est intégré sous l'autorité du gouvernement général de Madagascar et dépendances. En 1946, les Comores sont séparées de Madagascar et deviennent territoire d'outre-mer. Suite au refus en 1958 tant de l'indépendance que de la départementalisation, les Comores obtiennent le 22 décembre 1961 (loi no 1412) un statut d'autonomie interne (qui sera élargie en 1968 par la loi no 6804); le député Said Mohamed Cheikh devient président du conseil de gouvernement, jusqu'à sa mort le 16 mars 1970. La capitale Dzaoudzi (Mayotte) est transférée à Moroni en 1966, huit ans après la décision du transfert[4].
Le 25 août 1972, le Comité spécial de la décolonisation de l'Organisation des Nations unies inscrit l'archipel des Comores à sa liste des territoires devant accéder à l'autodétermination. Le 15 juin 1973, la France et les Comores signent des accords relatifs à l'accession à l'indépendance. En 1974, la France organise aux Comores un référendum sur l'indépendance. Le référendum concernait les Comores dans leur ensemble, mais Mayotte se singularise en votant en majorité pour le maintien des Comores au sein de la République française. Le gouvernement français de l'époque décide unilatéralement de séparer Mayotte du reste des Comores et de la conserver sous souveraineté française, tandis que le reste de l'archipel accède à l'indépendance. L'Union des Comores revendique Mayotte en refusant cette séparation qui remet en cause l'intégrité territoriale de l'archipel. L'Union africaine considère ce territoire comme occupé par une puissance étrangère[5].
Un second référendum a lieu en 1976[6], qui confirme le choix de la population de Mayotte de rester au sein de la république française. L'Assemblée générale des Nations unies considère ce référendum comme nul et non avenu, et condamne la présence française à Mayotte[7]. L'ONU s'appuie sur la déclaration du 14 décembre 1960, « sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés », point numéro 6 sur la préservation de l'intégrité territoriale, malgré le point numéro 2 sur le droit à l'autodétermination. Dans sa résolution du 28 novembre 1994, l'Assemblée générale de l'ONU a rappelé et confirmé l'appartenance de Mayotte à l'État comorien[8]. Depuis 1995, cependant, la question de Mayotte n'a plus été inscrite à l'ordre du jour de l’Assemblée générale de l'ONU.
L'Union européenne reconnaît ce territoire comme français, avec le statut de PTOM (pays et territoires d'outre-mer) mais pas comme Région ultrapériphérique. Cela explique que Mayotte, contrairement aux DOM, ne figure pas sur les billets en Euros.
Suite au référendum sur la départementalisation de Mayotte du 29 mars 2009, Mayotte devrait obtenir en 2011 un statut de département, devenant le 101e département français et le 5e DOM.

LISTE COMPLÈTE DES COLONIES FRANÇAISES

Voici une liste de tous les pays qui firent partie de l'empire colonial français durant les 500 dernières années, en totalité ou en partie. Si une partie seulement était sous souveraineté française, elle est indiquée entre parenthèses après le nom du pays. Quand il n'y a pas de parenthèse, cela veut dire que tout le pays faisait partie de l'empire. Les pays cités ici sont ceux qui étaient sous souveraineté française effective. Les zones revendiquées mais non contrôlées effectivement (comme Manhattan ou l'Australie occidentale) ne sont pas dans cette liste.
1er - Le territoire faisait partie du premier espace colonial français
2e - Le territoire faisait partie du second espace colonial français

Amérique du Nord
• Canada, plus précisément le Québec, l'Ontario, et les prairies canadiennes actuel, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse appelée à l'époque Acadie, et Terre-Neuve : 1er
• Saint-Pierre-et-Miquelon : 1er, 2e, République française aujourd'hui
• États-Unis (tout le bassin du Mississippi et du Missouri, région des Grands lacs, dénommé à l'époque Louisiane) (2 tiers des États-Unis d'Amérique actuels) : 1er
• Floride : occupation par des Huguenots (1562-1565)
Caraïbes
• Anguilla (brièvement) : 1er
• Antigua (brièvement) : 1er
• Dominique : 1er
• Grenade : 1er
• Guadeloupe : 1er, 2e, République française aujourd'hui
• Martinique : 1er, 2e, République française aujourd'hui
• Montserrat (brièvement) : 1er
• Saint-Martin (seulement partie nord) : 1er, 2e, République française aujourd'hui
• Saint-Barthélemy : 1er, 2e, République française aujourd'hui
• Sainte-Lucie : 1er
• Saint-Vincent-et-les Grenadines : 1er
• Saint-Eustache (brièvement) : 1er
• Île Saint-Christophe : 1er
• Trinidad et Tobago (seulement Tobago) : 1er
• Sainte-Croix : 1er
• Saint Domingue (Aujourd'hui Haïti et République dominicaine)

Amérique du Sud
• Brésil (Rio de Janeiro brièvement, et São Luís brièvement) : 1er (1655-1660)
(voir France Antarctique et France équinoxiale)
• Guyane française : 1er, 2e, République française aujourd'hui (1604-1652, 1662-1670)

Afrique
Afrique du Nord
• Maroc (89 % du territoire) : 2e (1911-1956, Protectorat)
• Algérie française : 2e (1830- 1962) Départements
• Tunisie : 2e (1881-1956, Protectorat)
• Fezzan : 2e (1943-1951)
Afrique sub-saharienne
• Albreda en Gambie : 1er et 2e (1681-1857)
• Bénin (à l'époque Dahomey) : 2e(1895-1960)
• Burkina Faso (à l'époque Haute-Volta) : 2e
• Cameroun Pays sous tutelle de la France: 2e (1919-1960)
• République centrafricaine (à l'époque Oubangui-Chari) : 2e
• Tchad : 2e
• République du Congo (à l'époque Congo français puis Moyen-Congo) : 2e
• Gabon : 2e
• Guinée (à l'époque Guinée française) : 2e
• Côte d'Ivoire : 2e
• Mali (à l'époque Soudan français) : 2e
• Mauritanie : 2e
• Niger : 2e
• Sénégal : 1er (Saint-Louis-du-Sénégal, Gorée) et 2e (1626-1758, 1779-1809, 1817-1960)
• Togo : 2e
Mer Rouge
• Djibouti (dénommé à certaines époques Territoire d'Obock, Côte française des Somalis et territoire français des Afars et des Issas : 2e (1862-1977)
• péninsule Cheikh Saïd au sud du Yémen : 2e
Océan Indien
• Comores : 2e
• Madagascar : 1er (Fort-Dauphin, île Sainte Marie), 2e
• Ile Maurice : 1er (1715-1810)
• Mayotte : 2e, République française aujourd'hui (1841-)
• La Réunion : 1er, 2e, République française aujourd'hui (1642-1810, 1815-)
• Îles Éparses (Bassas da India, île Europa, île Juan de Nova, îles Glorieuses, île Tromelin) : 2e, République française aujourd'hui
• Seychelles : 1er (1756-1810)
• Tanzanie (Zanzibar, brièvement) : 2e
• île Amsterdam, île Saint-Paul, archipel Crozet, îles Kerguelen : 2e, République française aujourd'hui

Moyen-Orient
• Castellorizo (brièvement) : 2e
• Liban (à l'époque Grand Liban) : 2e (1920-1943)
• Syrie : 2e (1920-1946)
• Turquie (Sandjak d'Alexandrette, maintenant appelée province d'Hatay) : 2e (1918-1938)
Asie du Sud
• Inde
o moitié de l'Inde (Indes françaises) : 1er
o seulement Pondichéry, Karikal, Yanaon, Mahé, et Chandernagor : 2e (1765-1793, 1802-1803, 1816-1954)
Asie de l'Est
• Cambodge : 2e (1863-1953)
• Laos : 2e (1893-1954)
• Viêt Nam (à l'époque Tonkin, Annam et Cochinchine) : 2e
• Chine
o Guangzhou Wan (廣州灣) territoire en location, actuellement ville de Zhanjiang (dans la province de Guangdong) : 2e
o Concessions françaises à Shanghai, Guangzhou, Tianjin et Hankou : 2e
o Zone d'influence française officiellement reconnue par la Chine sur les provinces de Yunnan, Guangxi, Hainan, and Guangdong : 2e
Océanie
• Clipperton : 2e, République française aujourd'hui
• Nouvelle-Calédonie : 2e, République française aujourd'hui (processus en cours en vue d'une possible indépendance par voie référendaire)
• Polynésie française : 2e, République française aujourd'hui
• Vanuatu (condominium franco-britannique sous le nom de Condominium des Nouvelles-Hébrides) : 2e (1906-1980)
• Wallis et Futuna : 2e, République française aujourd'hui
Océan antarctique
• Terre Adélie : 2e, République française aujourd'hui
Territoires où la présence française était limitée
Ce sont des pays ou des territoires où la France avait de nombreux intérêts économiques et politiques mais qu'elle n'a pas pu incorporer dans son empire colonial à cause d'une forte opposition britannique.
• Thaïlande
• Égypte
• Inde
• Soudan
• Éthiopie
• Palestine
• Irak (champs de pétrole de Mossoul et Kirkouk)
• Tanger
• Mexique

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