Monday, February 09, 2009

Séparation de Mahagaga et Mahalatsa environ 90 000 euros pour l’opération


Séparation de Mahagaga et Mahalatsa

Les deux frères se sont réveillés le soir de leur opération mais ont dû être mis sous sédatifs. Le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo est le premier chirurgien Malgache à opérer des siamois.
Environ 90 000 euros pour l’opération, retour au pays prévus vers juin
Les deux frères siamois d’Ambovombe ont été très chanceux. C’est ce qu’avait déclaré le Pr Yan Revillon hier lors de la conférence de presse qu’il a organisée avec l’équipe de l’Hôpital Necker de Paris dans la salle Maurice Lamy (M3) de cette unité de chirurgie infantile du 15e arrondissement. Il a confié sans pouvoir être très précis que l’opération aura coûté aux environs de 90 000 euros, les prises en charge post-opératoires incluses. Les petits patients de Necker devront pouvoir rentrer dans leur pays avant l’été prochain, avance-t-il en notant que tout dépendra de leur cicatrisation et de la fermeture de la paroi abdominale.
«Après deux heures de préparations dans le bloc opératoire, nous avons commencé par inciser la peau au niveau du thorax avant de séparer progressivement le foie des bébés. Puis on a dû mettre une plaque pour fermer le trou laissé par l’opération», raconte le Pr Yan Revillon et de poursuivre : «Cette opération est la 12e séparation de siamois effectuée à Necker en 35 ans». «On a fait le maximum pour que les deux petits patients n’en gardent pas trop de séquelles. Mahagaga et Mahalatsa devront rester ici pour les deux prochains mois, et seront ensuite placés dans un centre spécialisé pour un suivi médical», a-t-il conclu. Le Chef de Service de l’Unité d’anesthésie viscérale de l’Hôpital des Enfants Malades de Necker, Caroline Telion a affirmé que : «Pour le moment, les siamois malgaches sont sous assistance respiratoire». Les deux bébés ont été anesthésiés tour à tour, raconte le Dr Caroline, en continuant que le fait que leur communication vasculaire n’était pas trop importante a facilité la tâche. Une fois séparé, l’un des bébé a été transféré sur une autre table d’opération, placée en perpendiculaire de la première pour que l’équipe puisse s’en occuper sans se déplacer.

Réactions :
Anjaramena, la mère de Mahagaga et Mahalatsa : (pas très bavarde) « Je suis contente que tout se soit bien passé ».
Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo : « Je suis satisfait de l’opération. Nous n’avons pas les moyens matériels et la technologie dont dispose l’Hôpital de Necker ».
Pr Yan Revillon
Comment s’était passée l’opération ?
Ce n’était pas la plus difficile des opérations de séparation de siamois qui ont été effectuées ici. Les précisions des images mises à notre disposition nous ont permis de travailler avec beaucoup de précision. Nous savions où aller.
Votre sentiment ?
Très satisfait. Les enfants n’ont pas beaucoup de séquelles. Mais sur le plan psychologique, cela va être difficile pour eux, qui ont vécu ensemble pendant 7 mois.
Qu’y avait-il d’extraordinaire ?
Ce que je trouve d’extraordinaire, c’est que ces bébés ont pu arriver à Necker.
La particularité de l’intervention ?
Le progrès médical est permanent. Les deux siamois ont bénéficié de l’avancée technologique dans le domaine de la médecine. Et puis, la chirurgie hépatite, on a l’habitude de le faire à Necker mais cette fois, d’un enfant, on en a fait deux. C’est un geste magique.
Le moment le plus difficile ?
Lorsqu’on a fermé la paroi abdominale parce que la capacité des enfants à respirer dépendra de la tension exercée sur leur abdomen.
Aviez-vous un moment de doute durant l’opération ?
Non
Etait-ce une opération risquée ?
Il n’y a pas d’opération sans risque.
Quel était le moment le plus émouvant ?
Quand on les a séparés en deux.

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