Friday, January 23, 2009

Jeunes filles domestique au Liban

150 dollars, soit près de 260 000 ariary. C’est le salaire mensuel d’une jeune domestique malgache travaillant au Liban. «Ce taux de rémunération est unique, quelles que soient les agences de placement », indique Harilala Julio, président du SBPM (Syndicat des Bureaux de Placement privé de Madagascar) lors de l’annonce de la création de ce syndicat, hier à Analakely. 150 dollars. Ce n’est pas assez pour certains. Pas suffisamment motivant pour quitter le pays et la famille. Mais 150 dollars, c’est cinq fois plus que le salaire minimum à Madagascar. En plus, c’est 150 dollars d’économie mensuelle assurée, puisque toutes les charges quotidiennes sont déjà assurées par les employeurs. Ainsi, 150 dollars, c’est suffisamment encourageant pour d’autres qui ont fait le choix de « hila ravinahitra » dans ce pays du Proche-Orient. Et elles sont nombreuses à vouloir tenter l’aventure en espérant une vie meilleure. « A chaque vol à destination de Nairobi, près de 30 jeunes filles et jeunes femmes sont du voyage en partance pour le Liban », révèle toujours le président du SBPM.

Sérieux

Pourtant, les conditions de travail dans ce pays d’accueil ne sont pas forcément des meilleures. Beaucoup de femmes malgaches s’en sont plaintes et en sont reparties en fuyant, comme c’est récemment le cas de Hary. « Au départ de Madagascar, les modalités de travail sont déjà fixées dans le contrat à signer en présence des membres de la famille de l’intéressée. C’est dire qu’elles savent déjà ce qui les attend. Elles ont, notamment, le droit de téléphoner une fois par mois à leur famille. Elles n’ont pas le droit de sortir de leur lieu de travail sans être accompagnée de leur employeur pour des raisons de sécurité… », expliquent les membres de ce syndicat. « Nous ne nions pas que certains employeurs peuvent avoir des écarts de conduite. Toutefois, la maltraitance n’est pas systématique. En tout cas, au départ de Tana, nous indiquons déjà aux filles vers qui se tourner en cas de problèmes et nous leur fournissons les adresses et les numéros de téléphones utiles. C’est l’intérêt du contrat de travail avec les agences réglementaires et non pas clandestines », soulignent-ils. « Mais il faut reconnaître que certaines filles s’imaginent aussi que travailler au Liban ou à l’extérieur c’est y trouver un mari ‘’vahaza’’. Elles ont tout faux. Travailler au Liban, c’est du sérieux ! », concluent-ils. Eh oui, il faut être sérieux et suffisamment mature pour espérer gagner chaque mois 150 dollars !

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