Friday, October 26, 2007

Bouclier anti-missile: Poutine hausse le ton...


Le ton monte entre Washington et Moscou. La question du nucléaire iranien et le bouclier antimissile américain continuent d'alimenter les crispations. Cette fois-ci, c'est le président russe Vladimir Poutine qui s'est exprimé en comparant, vendredi 26 octobre, cette dispute entre les Etats-Unis et la Russie à la crise de Cuba de 1962. Il a cependant ajouté que cette crise ne pouvait pas se répéter car les deux pays n'étaient "plus ennemis, mais partenaires".Ce que l'on avait appelé "la crise des missiles" avait opposé, en 1962, les Etats-Unis et l'Union soviétique au sujet de l'installation sur l'île de Cuba de missiles nucléaires pointés vers le territoire américain. Cette crise avait été surmontée après l'engagement écrit donné à l'Union soviétique par le président américain John F. Kennedy que son pays n'envahirait pas Cuba.

"Des agissements analogues de l'Union soviétique qui avait déployé des missiles à Cuba avaient provoqué la crise de Cuba. Pour nous, la situation est pareille d'un point de vue technologique"
, a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet Union européenne-Russie. Mais, a ajouté M. Poutine, "il n'y a heureusement aucune crise de Cuba", parce que "les relations entre la Russie et les USA et l'Europe ont changé de manière radicale". "Je suis entièrement d'accord avec le président Bush sur le fait que nous ne sommes plus ennemis mais partenaires", a indiqué M. Poutine avant d'ajouter : "Nos relations personnelles avec le président Bush nous aident à aplanir les problèmes, (...) je peux dire que c'est mon ami."

"NOUS N'AVONS PAS OBTENU DE RÉPONSE À NOS PROPOSITIONS"


Le président russe a par ailleurs souligné, comme son ministre de la défense l'avait fait lors d'une réunion OTAN-Russie jeudi, que ce qui était "positif", c'est que "nous voyons que nos inquiétudes ont été entendues par les Américains". Il a cependant regretté n'avoir "malheureusement pas obtenu de réponse [des Etats-Unis] à nos propositions" concernant la création d'un centre d'information commun sur le lancement de missiles, à Bruxelles, auquel les Européens participeraient de plein droit. Jeudi, le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, avait affirmé que les Etats-Unis avaient été aussi loin qu'ils le pouvaient pour répondre aux inquiétudes de la Russie sur le bouclier antimissile et que la balle était désormais dans le camp de Moscou.

Les Etats-Unis négocient depuis un an l'installation en Pologne de dix intercepteurs de missiles et d'un radar en République tchèque, à la grande colère de Moscou, qui n'a cessé de dénoncer l'extension du bouclier antimissile américain près de ses frontières, y voyant une menace pour ses intérêts vitaux. Les Américains ont notamment proposé aux Russes de "retarder" la mise en service du bouclier antimissile en Europe jusqu'à "preuve définitive" de la menace iranienne. Les Etats-Unis ont également proposé aux Russes de leur donner accès aux sites polonais et tchèque de leur futur bouclier.

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