Monday, April 16, 2007

RIEN NE FAIT RECULER LE GROUPE DJAVA, TRES DETERMINE



Djava, ce sont trois frères et deux sœurs venus du sud-est de Madagascar rendant hommage à leur père en choisissant son patronyme comme nom de groupe. Ils ont atteint le sommet du succès international. Suite à l’affaire qui n’a fait que salir leur carrière artistique, le groupe Njava ne pense pas en rester là.
Monika, Lala, Pata, Dada et Maximin : Njava, cinq frères et sœurs qui ont le cœur à Madagascar et les pieds en Europe, les souvenirs dans la tradition et les rêves dans un arc en ciel. Subtil mélange de nostalgie et de modernité, leur musique navigue avec un rare équilibre entre les chants polyphoniques, de limpides arpèges de guitare influencées par la technique de la valiha et de subtiles arrangements où violoncelles, orgue Hammond et grooves trip-hop viennent discrètement rehausser des mélodies impeccables.
Leur musique est étonnante et de bonne humeur, de sensibilité et de cohésion. Pop, mais sincère, le son pétille comme un grand cru champenois, rafraîchit comme une brise marine et réchauffe le cœur comme une déclaration d’amour.



Ayant acquis des méthodes de travail plus professionnelles, comme l’exige les normes internationales, les thématiques des textes, ainsi que les arrangements musicaux laissent encore entendre cette source purement malgache qui leur est chère.
Le répertoire de Njava s’appuie surtout sur la musique de cérémonie malgache, parfois proche de la transe. La formation, créée à la fin des années ‘80, reçoit le prix découverte RFI en 1992 avec le titre «Manine» signé par Jean Gabin. Et comme pour nombreux autres artistes du continent africain, c’était aussi le billet pour allez conquérir l’Europe.
Leur premier album, « Vetse » sort en 2000. Deux ans après, Njava retourne en studio afin d’enregistrer « Source », un nouveau disque, sorti chez EMI records, en février 2002.
D’année en année, le groupe a su gérer sa carrière sans pour autant laisser de côté la famille à Madagascar.



Sur scène, Njava est une explosion d’énergie, d’art dramatique et de rythmes. Monika et Lala qui ont eu le privilège de jouer avec Deep Forest, nous offrent une musique savant mélange de tradition malgache et de sonorités électro. Lors de leur passage au pays, à plusieurs reprises, le groupe a émerveillé les mélomanes, tant au niveau technique qu’au niveau prestation scénique. Une sonorité, fruit d’une longue recherche menée par chaque membre du groupe. Car pour Njava, il est très important de se consulter entre eux. Le respect mutuel est également l’un des secrets de cette réussite. Ils perpétuent la tradition familiale, trois générations de musiciens avant eux, et encore nombreux sont ceux qui attendent leur tour dans le village natal à Vohipeno. La musique de Njava, mélange de tradition et de modernité, est une sorte de trait d’union entre la grande île et l’Europe où ils habitent. Le troisième album « Vox Populi » est encore une autre découverte. Ses paroles évoquent de manière lancinante l’enfance maltraitée et la corruption à Madagascar. Quant à la musique, elle réinterprète intelligemment, avec des sonorités modernes, le riche héritage musical de l’« Île Rouge ». Le résultat est ce que le groupe se plaît à appeler de l’« ethnotic groove ».
A noter que Njava, à part la participation à bon nombre de festivals internationaux où ils ont pu partager la scène avec de grosses pointures de la musique du monde, profite également le service de professionnels qui travaillent avec des « stars » tels Alpha Blondy, Manu Dibango, Shagggy et tant d’autres.


Maximin, le soliste • « Les Malgaches manquent de direction artistique »
Des 5 membres de Njava, nous avons eu une discussion plus qu’iltéressante avec Max, de son vrai nom Maximin Randriamanjava, guitariste et vocal du groupe,non moins arrangeur et technicien de son confirmé.
Si nous savons déjà que NJava est une réunion de frères et sœurs, nous ignorions que chacun, de son côté, mène une carrière à part. Les trois frères sont très sollicités pour accompagner plusieurs groupes, alors que Monique et Lala faisaient le bonheur de « Deep Forest ».
Rencontre souriante avec un musicien aussi confortable de ses riches expériences que de son talent qu’il voudrait bien mettre au profit de ses pairs malgaches. « Il faut faire beaucoup de recherches si on veut avoir une qualité de son impeccable. A part les formations qui sont indispensables, il est important de savoir ce qu’on veut réellement ». Des phrases que d’autres vont dire, courant. Mais jusqu’à maintenant, le son reste un problème majeur pour les artistes malgaches. Que ce soit lors de l’enregistrement qu’en « live ».
Travaillant pour d’autres groupes tels « Da Hush » ou « Interphone », Maximin a déjà su imposer son style et il sait ce qu’il fait. « La direction artistique est très importante dans ce milieu mais la plupart des artistes malgaches ne s’en rendent pas encore compte » dixit Max. « Il suffit d’une petite astuce pour avoir un vrai produit », a t-il conclu.
Une situation qui ne fait que minimiser la valeur des produits malgaches. Quid de la formation ?


Une carrière salie par la presse malgache • Pour l’intérêt de qui ?
« Nous avons été traités de tous les noms dans les médias malagasy, le nom du groupe Njava est sali par des accusations gratuites sur une affaire louche montée de toutes pièces ».
Extrait du communiqué que le groupe a adressé à tous les « desk » le lendemain de la sortie de la Une de presque tous les quotidiens de la place, concernant l’affaire de trafic d’enfants.
Les membres du groupe Njava, qui est l’ambassadeur de la culture malgache sur la scène internationale, se sont vus dénudés face à ce traitement qu’ils qualifieraient de « manipulation ». Que ce soit au pays ou à l’étranger. Pour rappel, le verdict est tombé au mois de mai 2005 ordonnant Raharimalala Gabrielle à 15 ans de travaux forcés.
Alors que le groupe a été de passage au pays au mois de décembre 2005 pendant près d’un mois pour terminer leur projet sur le film, aucune application de cette sentence n’ a été faite à leur encontre mais le groupe n’était également au courant de rien, concernant ce jugement. Pourquoi avoir attendu quelques mois plus tard pour crier sur le toit l’existence de ce verdict ? Qui aurait eu interêt à dénigrer ces « porte-fanions » malgaches ? Et dans quel but ?

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