Wednesday, April 25, 2007

A Antsirabe, un boulot rentable qui ne demande aucune qualification : la prostitution.


La prostitution prend de l’ampleur. La pauvreté en est la principale cause. Dans la ville d’Antsirabe, le nombre des prostituées tourne autour de 600, d’après les enquêtes effectuées par les responsables de la mairie en partenariat avec l’ONG FIFAFI (« Finoana Fanantenana Fitiavana) », l’ONG « Balisama » et le BMH.
Des mineures (12 à 17 ans) se livrent également à la prostitution mais la majorité est constituée de femmes d’environ une trentaine d’années, et parfois plus… L’on sait qu’une prostituée gagne environ Ar. 60.000 à Ar 200 000 par mois selon la saison et les clients. Certains gagnent jusqu’à Ar 250 000 par mois. Leurs lieux de prédilection se trouvent à Antsenakely et Mahazoarivo, dans les boîtes de nuit. Auparavant, l’Avenue de l’Indépendance constituait un lieu habituel pour les prostituées mais depuis la mise en place d’une stèle dédiée à la lutte contre le SIDA, elles ont décidé de se déplacer ailleurs.
Selon nos informations, la plupart de ces prostituées relèvent des familles les plus vulnérables. Pire, elles sont autorisées par leurs parents à faire ce travail pas comme les autres. Pour les mineures, ce sont leurs frères qui les accompagnent et leur servent de « gardes de corps ».


Une jeune femme de 25 ans explique : « Je m’adonne à la prostitution depuis presque trois ans. J’ai dû quitter l’école à l’age de 10 ans, car mes parents n’avaient pas les moyens pour payer mes frais scolaires (...) A mon âge, je dois travailler. Ce boulot ne demande pas aucun diplôme ».
Pour L. une mineure de 17 ans : « Je n’ai aucun parent pour subvenir à mes besoins, je dois chercher de l’argent pour survivre. La prostitution en est un moyen rapide et efficace pour gagner de l’argent. On me paie d’Ar 5000 à Ar 15000 par jour. Mes principaux clients sont des tireurs de pousse-pousse ».
Une autre jeune femme de 23 ans a déclaré qu’elle étudie et travaille à la fois. Le jour, elle suit une formation professionnelle. La nuit, elle attend les clients à Mahazoarivo. « Les fonds ainsi gagnés seront consacrés à l’écolage et aux besoins quotidiens », souligne-t-elle.

Ainsi, depuis le mois de janvier dernier, les responsables de la commune d’Antsirabe et leurs partenaires ont effectué une descente systématique afin de réduire le nombre des prostituées dans la capitale du Vakinankaratra. Ainsi, ils ont sensibilisé ces « belles de nuit » à abandonner leurs activités.
La Commune envisage de mettre en place une « maison des jeunes » en partenariat avec l’ambassade du Maroc et cherche des financements pour appuyer les chômeurs à trouver du travail .L’objectif, selon le maire, Olga Ramalason, est de réduire le nombre des prostituées dans la ville d’Antsirabe.
Par ailleurs, la mairie travaille de concert avec les forces de l’ordre afin de démanteler les réseaux des prostituées de moins de 18 ans.

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