Tuesday, January 30, 2007

Ny Eja, la poétesse qui veut faire connaître son nom et son pays jusqu’au bout du monde


Des yeux à la fois lointains et scrutateurs, une bouche rouge sombre charnue, un visage sans tache encadré de cheveux obscurs. C’est l’image les admirateurs retiennent de Ny Eja. Cette image, ils l’ont perçue dans les expositions de l’Union des poètes et des écrivains malgaches (Upem).

D’autres ignorent de qui elle a l’air, peut-être même son nom. Mais la plupart d’entre nous avons eu le coup de foudre pour la chanson de Tovo J’hay, «Teny mamy», qui est devenue rapidement un grand tube d’amour. Il en est de même pour «Nofy lalina», «Aza avela», «Fihin-tananao», «Fenonao» de Bodo...

Ses œuvres où l’amour apparaît sous tous ses visages et dans toute sa splendeur et sa force conquièrent vite les esprits. Si bien que ses lecteurs et ses camarades littéraires l’ont surnommée «poétesse de l’amour». Et que son premier recueil de poème, «Ilay fitia», édité en 2005, disparaît du marché au bout d’une année.

Pourtant, Monique Eugénie Solonomenjanahary Ranivoarisoa n’a point songé du tout à devenir poète, encore moins à chanter l’amour. «Je veux surtout mettre en valeur la beauté de la langue malgache, de notre pays, de notre culture. C’est pourquoi j’ai choisi le pseudonyme Ny Eja qui signifie la plus belle rime».

Née le 15 septembre, elle a rêvé dans son enfance de pratiquer le métier d’hôtesse de l’air quand elle serait grande. «Adolescente, j’ai compris que ma taille ne réponds pas aux critères exigés», confie-t-elle dans un rire timide.



Autobiographie poétique

Ny Eja commence à écrire en 1987 quand elle entre à l’université où elle étudie le droit pour se consoler de ses désenchantements et mieux vivre ses rêves juvéniles. Mais les études l’accaparent et elle arrête.

Elle ne connaît sa vocation littéraire que dix ans plus tard quand elle publie un poème en hommage à son père dans un quotidien. En effet, ses connaissances l’encouragent à écrire. Le poète Rado l’invite à intégrer l’Upem.

Jusqu’à ce jour, Ny Eja a écrit près de 600 poèmes. Elle y chante beaucoup Dieu, la nature, la liberté, la beauté, la poésie… mais parle surtout de sa patrie, de ses enfants, des hommes qu’elle a aimés, de ses amis, bref de sa vie et de ce qu’elle ressent.

«Je n’ai jamais écrit personnellement à mes lecteurs. Je partage simplement ce que je ressens, ce que je vis, ce dont je rêve. Je publie mes poèmes parce que je sais que d’autres personnes vivent ce que je vis et j’éprouve en espérant que mes œuvres vont les consoler, les encourager ou décupler leur joie».

Son premier recueil a été une autobiographie poétique. Son second recueil, «Rêve inédit», renfermant la traduction de ses œuvres en français, qui sortira en février, le sera aussi. Idem pour le troisième recueil, en malgache cette fois-ci, qui est en cours d’élaboration.

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