Tuesday, May 02, 2006

Notre économie est -elle saine ?

Arriver à une croissance à deux chiffres implique un volume d'investissement de l'ordre de 700 millions dollars par an dans le produit intérieur brut (PIB). Ce qui signifie que le pays doit encore attirer près de 600 millions de dollars supplémentaires par rapport à sa performance actuelle. Le franc malgache, devenu “ariary”, a déprécié de près de 3 800% depuis le milieu des années 80 et la quantité d'exportation ne couvre plus que 25% de l'importation, autrement dit, un déficit de 85% dans la balance commerciale. A peine 15% des sociétés sur les quelques 18 200 répertoriées assurent 85% des recettes fiscales avec environ 39 types d'impôts et de taxes à gérer. Moins de 5% des malgaches ont affaire au service fiscal et l'informel domine largement les activités génératrices de revenus de la population.
Le rapport de la Compagnie française d'assurances pour le commerce extérieur (Coface) vient encore de faire un constat plutôt pessimiste de la situation. Madagascar est maintenu au niveau “C” en termes de précarité d'investissement. Autrement dit, des améliorations sont constatées mais c'est toujours une destination où investir représente des risques exogènes, encore très influents, à cause de la fragilité de son économie. Notons que la Coface intervient dans le commerce international en mesurant et en assurant les risques d'impayés lors des transactions internationales. En analysant la situation pour chaque pays, elle évalue les menaces par une note allant de A, la meilleure note, à D, la plus mauvaise.

Performance.
“Sans être une référence absolue, les notifications de la Coface représentent une référence non négligeable pour les investisseurs et hommes d'affaires voulant exercer au pays”, explique un opérateur de la capitale.
La situation sur le terrain peut refléter la faible affluence des investisseurs pour l'année 2005. Les chiffres avancés par le Guichet unique des investissements et du développement des entreprises (Guide) font état de quelques 882 sociétés créées. Un chiffre en dessous de la réalisation de 2004. Malgré un optimisme affiché par les autorités, la situation réelle se révèle moins reluisante. Selon la Banque mondiale, l'investissement direct étranger (IDE) reste relativement faible pour 2005. “Madagascar n'a pas encore dépassé la performance de 2001”, selon les chiffres livrés par la Banque mondiale. Avec seulement près de 80 millions de dollars américains d'investissement, l'année 2005 est encore loin des 90 millions Usd de 2001.
Une étude, toujours menée par la Banque mondiale auprès de quelques 293 entreprises malgaches, a révélé que les entreprises malgaches n'investissent pas. En trois ans, plus du tiers des sociétés enquêtées n'ont pas fait d'investissement dont le niveau moyen se chiffre à 1 647 Usd seulement.

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