Thursday, March 09, 2006

Le poulet de chair est en train de donner… la chair de poule aux consommateurs !


Les experts sont formels : la chair du poulet d'élevage, dopé aux vaccins et aux vitamines, peut se révéler hautement toxique si l'on ne respecte pas certains délais d'abattage. Les convives aux fêtes familiales, qui se sont déroulées respectivement à Ambohidratrimo et à Itaosy, l'ont appris à leurs dépens.

Des cas d'intoxication ont été enregistrés ces derniers temps à Antananarivo. La consommation des poulets récemment vaccinés ou vitaminés peut être la principale raison.

Attention aux poulets. Le cas d’intoxication alimentaire enregistré lors d’une festivité à Ampangabe Ambohidratrimo, le vendredi 24 février, provient de la consommation de viande de poulet. C'est ce qui ressort de l'analyse effectuée par l’agence de contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des denrées alimentaires (ACSQDA) à Tsaralalàna.
De l'avis d’un vétérinaire habitant à Ankadifotsy, "la consommation des poulets, qui viennent d’être vaccinés ou vitaminés, est nocive pour la santé si on ne respecte pas le "délai d’attente" qui dure environ 15 jours"

Violation du délai d’attente.

Une maladie de poulet ne disparait pas obligatoirement lorsqu’il est abattu.

"Les résidus des vaccins ou des vitamines aviaires ne se dissolvent pas facilement dans les chairs et les os des poulets. Ce qui n’est pas avantageux pour notre organisme", continue-t-il.
Selon toujours le vétérinaire, "le respect du" délai d’attente "(période où on ne peut ni abattre ni consommer) est mentionné sur l’emballage de tous produits vétérinaires". Les marchands de poulets d’Analakely affirment ne pas connaître les produits vétérinaires administrés aux poulets qu’ils mettent en vente. "Nous sommes de simples vendeurs et non des éleveurs ", précisent-ils. Qu'en est-il donc des contrôles sanitaires des viandes de poulet livrées au marché?
Il est écrit noir sur blanc dans le rapport de l’ACSQDA que: "le repas de festivité d’Ambohidratrimo, qui a servi du poulet comme plat de résistance à 125 personnes, a intoxiqué 67 d'entre elles dont 13 dans un état critique et 54 autres traités à temps".
Les présidents de conseils municipaux, les délégués administratifs et les maires de la commune faisaient parties de la fête. Des évacuations d'urgences ont eu lieu. Bon nombre de victimes ont été mises sous sérum pour des soins intenses.
D’autres ont subi des cas d’évanouissement, de vomissement, de diarrhées et de céphalées.

Cas similaires.

Cette saison est propice à la diffusion des microbes.

Pas plus tard que mardi 7 mars, quatre personnes, issues d’une même famille, ont été victimes d’une intoxication après avoir pris du "akoho gasy". Il s’agit de la mère, de ses deux enfants de quatre ans et demi et de sept ans ainsi que la femme de ménage. Mardi, la mère se trouvait dans un état comateux, suite à des vomissements à répétition et de céphalées intenses. Mais elle a pu se ressaisir grâce aux soins d’urgence et renforcés de la clinique des sœurs franciscaines à Ankadifotsy.
Les deux enfants, quant à eux, se trouvaient dans un état anormal. Ils ont fait de diarrhées et vomi à l'école. Son père a été par la suite dépêché sur le lieu.
"La famille a précisé avoir consommé du poulet ce jour là. Mais l'on ne peut pas affirmer, pour l'instant, que l’intoxication vient du poulet. Le cas est beaucoup plus fréquent en cette période de pluie car la chaleur et l’humidité favorisent l’émanation des microbes. Alors, le non-respect des règles d’hygiène pourrait être dangereux", confie docteur Félix Ramiaranarivo, médecin traitant de la famille. Ce dernier s’est toutefois montré discret quant à l’analyse effectuée par ses patients, et lui d'ajouter que "Il n’y a rien à craindre sur leur état de santé". Ils quitteront bientôt l’hôpital.

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